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Complaisance
Gérard Lauzier   Le Meilleur des années 70
Dargaud 2001 /  14,94 € - 97.86 ffr. / 112 pages
ISBN : 2-205-05270-5
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Dire des années 70 qu'elles étaient abominablement laides, c'est enfoncer une porte ouverte. Et peu d'auteurs en ont rendu compte aussi justement que Lauzier. Ses couleurs nauséeuses, l'inconsistance de son trait, l'ennui de ses récits, cette esthétique pompidolienne (période Markovitch) qui submerge jusqu'au lettrage, tout rappelle chez lui qu'avant de parler de son époque il est produit par elle.

Son fonds de commerce a fait son succès : la libération sexuelle et l'hypocrisie post-soixante-huitarde. Sa méchanceté serait supposée le garantir de toute contamination par son sujet, c'est en tout cas ce que suggère la préface de cette réédition. Le politiquement incorrect, pourtant, n'est pas un argument qui s'impose d'autorité. Le formalisme de Lauzier laisserait plus facilement penser qu'il participe à l'univers qu'il est censé dénoncer. Laquelle dénonciation est d'ailleurs bien convenue. Il épingle Mao, certes, mais c'est dix ans trop tard pour qu'on y puisse trouver la moindre audace. Si ses hommes sont ignobles de veulerie et d'arrivisme, ses femmes sont soit soumises soit hystériques. Bref, jamais le courage d'être réactionnaire n'ose détonner dans cette peinture de la faillite bourgeoise.

L'absence de point de vue lui interdit de faire rire. Le voyeurisme qui en tient lieu interdit toute émotion: singulière liberté que celle qui débouche sur de tels blocages. Et pourtant la partouze peut donner des planches désopilantes. Mais les personnages de Lauzier ont probablement lu tous les livres, et leur chair est triste comme ces années qui les ont engendrées.


Nicolas Balaresque
( Mis en ligne le 15/02/2002 )
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