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Bande dessinée -> Humour |
| Pierre Veys Nicolas Barral Baker Street (n°5) - Le Cheval qui murmurait à l’oreille de Sherlock Holmes Delcourt 2008 / 9.95 € - 65.17 ffr. / 48 pages ISBN : 978-2-7560-7319-0 FORMAT : 21x29 cm Imprimer
Depuis maintenant 4 albums, Pierre Veys au scénario et Nicolas Barral au dessin font subir à un pauvre couple de londoniens les pires outrages. Sattaquant sans vergogne à deux vieilles sommités littéraires, ils les traînent dans des aventures improbables jusquaux confins de lempire anglais, nhésitent pas à les soumettre à des traitements parodiques humiliants, et pire, affichent au regard dun public de bédéphiles voyeurs leur vie intime dans leur logis de Baker Street. Et ça marche
Depuis le début de Baker Street, excellente série, gentiment ironique et jouant sur le thème du vieux couple de héros, on peut dire que Holmes et Watson ont trouvé une nouvelle jeunesse. Si Holmes conserve les capacités de déduction qui firent sa fortune, il est en plus nanti dun caractère de cochon, dune jalousie mesquine et dun ego surdimensionné. Face à lui, Watson saffirme de plus en plus en sparring-partner, victime résignée des petites mesquineries du maître
et seul responsable de sa légende. Un couple de comédie comme il en manquait dans la littérature policière classique.
Ce nouvel opus comprend plusieurs récits : le premier est le plus long (une affaire despionnage qui sachève dans un cirque), et est suivi de quelques histoires courtes, qui exploitent les thèmes de la série (la disparition dune émeraude, la publication des premières « aventure » de Holmes par le docteur Watson, le colis piégé ou encore la propension de Holmes à se déguiser). Linspecteur Lestrade, autre faire valoir de la saga, est également là pour subir les piques de Holmes.
Le graphisme de Nicolas Barral est toujours aussi délicieux : que ce soit Blake et Mortimer (Menaces sur lEmpire) ou Holmes et Watson, il excelle dans la caricature fine, travaillant brillamment les visages, les postures, la mise en scène. Le résultat : un mélange entre laustérité quasi victorienne des décors, les allures guindées des personnages et les incongruités de Holmes qui, cassant le mythe du mélomane, sacharne sur son violon tel le rocker de base ou se roule par terre dans un bagarre de mômes avec Watson. Cest ce contraste permanent qui fait le charme de la série et de la parodie. Quant au scénario de Pierre Veys, il joue sur le même registre parodique, depuis le titre Robert Redfordien jusquaux démêlés du couple Watson-Holmes (Holmes sattaquant au coffre-fort de Watson pour lire les pages le concernant, Holmes pontifiant jusque dans lerreur
). Un album sympathique, toutefois plus discret, plus sobre ou moins délirant que les précédents
Un opus en forme de conclusion pour une série qui reste un bel hommage, même parodique ?...
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 22/09/2008 ) Imprimer
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