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La flamme ardente : pratiques et symboles
Catherine Vincent   Fiat Lux - Lumière et luminaires dans la vie religieuse du XIIIe au XVIe siècle
Cerf - Histoire religieuse de la France 2004 /  44 € - 288.2 ffr. / 694 pages
ISBN : 2-204-07304-0
FORMAT : 14,5x23 cm

L'auteur du compte rendu : Emmanuel Bain est agrégé d’histoire, il est actuellement allocataire-moniteur à l’Université de Nice Sophia-Antipolis, où il prépare une thèse en histoire médiévale.
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Le titre de ce livre peut surprendre ou effrayer : une étude sur «lumière et luminaires dans la vie religieuse du XIIIe au XVIe siècle» pourrait apparaître comme extrêmement spécialisée et centrée sur un sujet très pointu. Bien plus, la lecture de l’introduction révèle que celui-ci est strictement limité aux cierges et lampes d’église. Pourtant Catherine Vincent, actuellement professeur à l’Université de Nanterre, et qui édite là sa thèse d’habilitation, avait pu constater dans ses travaux antérieurs sur les œuvres de charité et les confréries (Des charités bien ordonnées : les confréries normandes, de la fin du XIIIe siècle au début du XVIe siècle, 1988, et Les Confréries médiévales dans le royaume de France, 1994) toute l’importance sociale et religieuse des luminaires. Donnons un seul exemple : les aumônes pour l’achat de cierges étaient bien souvent placées sur le même plan que celles dévolues à l’entretien des pauvres. C’est que le cierge non seulement répond à une nécessité pratique, mais se voit attaché des significations mystique, communautaire et sociale, que cet ouvrage éclaire particulièrement.

Élément nécessaire, élément omniprésent, le cierge est pourtant toujours resté un élément secondaire du culte, en rien comparable aux sacrements. Il ne fait donc pas l’objet dans les sources d’un traitement particulier. Catherine Vincent a donc dû croiser de nombreuses sources pour appréhender cette réalité sociale et nous faire ainsi pénétrer dans le quotidien des pratiques religieuses et sociales.

Afin d’aborder tous les aspects du rapport aux cierges, l’ouvrage a été divisé en trois parties. La première partie aborde les aspects juridiques et matériels. Avec un rapide retour en arrière, elle montre comment les luminaires ont été introduits dans le culte, et quelle place leur a été dévolue dans la liturgie. La suite traite des aspects les plus concrets : la fabrication, la forme, l’emplacement des luminaires d’une part, et l’évolution de la consommation et du financement des cierges d’autre part.

La deuxième partie est centrée sur les significations accordées à la «flamme ardente» au sein des discours théologique et liturgique. La lumière y apparaît comme un signe divin bien sûr, mais surtout comme un signe d’honneur et un signe de communication : la lumière illustre celui qu’elle entoure, et se révèle un signe de médiation entre les hommes, entre les vivants et les morts, entre les hommes et Dieu.

Ces significations accordées à la lumière ont probablement contribué à nourrir les pratiques sociales bien étudiées dans la troisième partie, où Catherine Vincent montre que le recours aux cierges est une pratique très répandue qui touche toutes les formes d’organisation sociale, de l’individu à la cité, en passant par les confréries ou les souverains. C’est que les enjeux de cette pratique dépassent son aspect spirituel pour constituer des formes d’identification ou des marques de distinction sociale.

Malgré son aspect spécialisé, malgré la rigueur de la recherche, Fiat lux est donc un ouvrage facile et agréable à lire. Grâce à la précision et au nombre des exemples, grâce à la diversité des approches sur un même sujet, il constitue un ensemble très vivant qui fait pénétrer au cœur du Moyen Âge. L’apparente spécialisation du sujet ne conduit pas le lecteur sur des chemins périlleux accessibles aux seuls initiés, et si le livre est épais, la lecture en vaut la chandelle!…


Emmanuel Bain
( Mis en ligne le 25/09/2005 )
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