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Histoire & Sciences sociales  ->  Période Contemporaine  
 

Un exemple de propagande nazie
Sébastien Saur   Signal et l'Union soviétique - Edition française, 1940-1944
Editions Anovi 2004 /  22 € - 144.1 ffr. / 158 pages
ISBN :  2-9513423-9-X
FORMAT : 18x27 cm

L'auteur du compte rendu : Etudiante en histoire, Thérèse Krempp termine cette année un DEA à l'Ecole des hautes études en sciences sociales sur l'armée française d'Orient pendant la Première Guerre mondiale. Avec Jean-Noël Grandhomme, elle a publié Charles de Rose, pionnier de l'aviation de chasse (éditions de la Nuée Bleue, septembre 2003).
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Etudiant en histoire à l’université Marc Bloch de Strasbourg, Sébastien Saur nous propose dans son ouvrage une étude du magazine Signal, célèbre magazine de propagande publié dans plus de quinze langues par la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mondiale, et dont le but était de «vanter le régime national-socialiste non à l’intérieur du Reich, mais en Europe, occupée ou non». Très connu en raison de ses nombreuses photographies – qui sont souvent reproduites dans des ouvrages grand public – ce magazine n’avait jamais fait l’objet d’une étude textuelle détaillée. Sébastien Saur s’attache ici à analyser la façon dont Signal présente l’Union Soviétique tout au long de la guerre.

L’Union Soviétique est en effet un cas un peu particulier pendant le second conflit mondial : principale alliée de l’Allemagne nazie entre le 23 août 1939 et le 22 juin 1941, elle devient à cette date un ennemi farouche. L’étude de Sébastien Saur est fondée sur l’édition française de Signal, publiée entre le mois d’octobre 1940 et le mois de juin 1944.

Après un rapide rappel historique, l’auteur étudie les grandes phases de l’évolution rédactionnelle de Signal, phases divisées en trois grandes parties chronologiques distinctes : La période du pacte germano-soviétique (du numéro14/40 au numéro 7/41), l’invasion et ses suites (du numéro 11/41 au numéro 15/42), collaborations et défaites (du numéro16/42 au numéro13/44).

Les très rares articles concernant l’Union Soviétique durant la première phase s’attachent à justifier le pacte de non-agression. Dès le début du conflit en U.R.S.S., la ligne rédactionnelle de Signal se livre à un revirement total et se concentre essentiellement sur trois points. Tout d’abord, la justification de l’invasion est présentée comme une action défensive, «plutôt que comme la guerre idéologique d’extermination des Slaves qu’elle est en réalité». Pour ce faire, le journal donne entre autres une interprétation bien particulière du pacte germano-soviétique et dénonce les visées expansionnistes de Staline. Signal met ensuite en avant les victoires allemandes, et propose au lecteur une vision de la vie quotidienne en U.R.S.S., en l’opposant avec la vie dans les territoires de l’Est occupés par l’Allemagne, pour montrer les dangers du régime soviétique et les bienfaits de l’administration allemande. Ce dernier développement permet de présenter la guerre comme une campagne de libération des populations opprimées par le joug soviétique. A partir du deuxième numéro d’août 1942 (16/42), Signal entre dans une troisième phase et présente pour la première fois les populations, particulièrement les cosaques, qui se tournent vers les Allemands et rentre avec eux dans la lutte contre l’Union Soviétique.

Après la bataille de Stalingrad et le début de la défaite finale de l’Allemagne, le journal Signal tend à réduire le nombre d’articles consacrés au front de l’Est. De plus on constate dans ses articles une certaine «démilitarisation» qui va de pair avec une «politisation» de plus en plus importante de son discours qui souligne l’ampleur de la menace soviétique pesant sur l’Europe, menace que vient accentuer l’aide des alliés occidentaux. Enfin le dernier chapitre du livre est consacré à une étude du racisme et de l’antisémitisme, beaucoup plus présents qu’il n’y paraît de prime abord dans les articles qui concernent l’U.R.S.S.

Complété par quelques extraits d’articles et seize pages d’illustrations, tirés de Signal, une présentation sérieuse des sources et une bibliographie, l’ouvrage de Sébastien Saur est une très bonne étude qui nous permet de découvrir une partie de la propagande allemande face à l’Union soviétique. Il est à souhaiter que ce jeune historien puisse un jour nous offrir sur le même sujet une analyse globale du magazine Signal dans ses différentes versions linguistiques.


Thérèse Krempp
( Mis en ligne le 14/12/2004 )
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