L'actualité du livre Vendredi 19 avril 2024
  
 
     
Le Livre
Histoire & Sciences sociales  ->  
Biographie
Science Politique
Sociologie / Economie
Historiographie
Témoignages et Sources Historiques
Géopolitique
Antiquité & préhistoire
Moyen-Age
Période Moderne
Période Contemporaine
Temps Présent
Histoire Générale
Poches
Dossiers thématiques
Entretiens
Portraits

Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un auteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Histoire & Sciences sociales  ->  Période Contemporaine  
 

Art et Franc-Maçonnerie
 Collectif   Une fraternité dans l'histoire - Les artistes et la Franc-Maçonnerie aux XVIIIe et XIXe siècles
Somogy 2005 /  27 € - 176.85 ffr. / 163 pages
ISBN : 2-85056-908-9
FORMAT : 22x28 cm

L'auteur du compte rendu : Outre des collaborations régulières avec des galeries ou dans la presse, Jérôme Poggi travaille dans le champ de l’art contemporain au sein d’une structure qu’il a créée, Objet de production. Il enseigne à l’Ecole centrale de Paris, à la London University et dans plusieurs universités américaines à Paris. Ingénieur-économiste de l’Ecole centrale de Paris, diplômé de l’EHESS et titulaire d’une maîtrise d’histoire de l’art (Paris I), il prépare un doctorat sur «le commerce de l’art moderne à Paris sous le Second Empire».
Imprimer

On savait la Franche-Comté être un foyer de la pensée socialiste, particulièrement fécond tout au long du XIXe siècle : Fourier, Courbet, Proudhon nourrirent leurs idées de ces terres jurassiennes. Une récente exposition organisée au Musée des Beaux-arts de Besançon nous apprend que cette région fut également un foyer actif de la Franc-Maçonnerie, depuis la création de la loge de Besançon à la fin du XVIIIe siècle. La loge Sincérité, dont l’existence est avérée depuis 1764 et qui existe toujours, fut rapidement suivie de la création d’autres loges bisontines, dont une loge polonaise créée en 1832. Cette effervescence maçonnique attira de nombreuses personnalités intellectuelles et artistiques, à commencer par le célèbre architecte du Théâtre de Besançon, Claude-Nicolas Ledoux. Les grandes figures franc-comtoises de la vie intellectuelle des XVIIIe et XIXe siècles se sont souvent montrées sensibles aux idées maçonniques, sans forcément devenir membre à part entière d’une confrérie.

Le catalogue de l’exposition dresse le portrait de plusieurs d’entre elles, révélant la profondeur et la complexité de ce réseau fraternel. On compte parmi eux l’architecte Pierre-Adrien Pâris qui travailla pour de nombreux clients francs-maçons ; Gustave Courbet, dont les affinités maçonniques sont connues de ceux qui savent décrypter l’énigmatique Atelier du peintre conservé au Musée d’Orsay ; Charles Fourier, dont les idées sur la question sociale furent souvent débattues dans les loges maçonniques, même si l’inventeur des phalanstères, contrairement à son disciple Victor Considérant, ne devint jamais membre d’aucune confrérie ; le peintre et grand donateur du Musée de Besançon, Jean Gigoux, qui fut particulièrement proche des cercles francs-maçons romantiques ; le sculpteur Auguste Batholdi, dont la fameuse Liberté éclairant le monde, autrement dite Statue de la Liberté, est analysée comme emblème maçonnique par le conservateur du Musée Bartholdi de Colmar, M. Régis Hueber.

Sans se limiter à ce cercle régional - qui aurait pu accorder une plus large place à des personnalités comme Pierre-Joseph Proudhon, lui-même franc-maçon, ou à Victor Hugo, étrangement absent de ce projet malgré son intérêt pour la maçonnerie, l’exposition traite également de façon plus générale l’histoire de la Franc-Maçonnerie aux XVIIIe et XIXe siècles, éclairant ses rapports avec l’ésotérisme aussi bien qu’avec le positivisme. Il éclaire également la place d’artistes comme Houdon, Greuze, Boucher ou Vernet dans la loge parisienne des Neuf Sœurs.

Près d’une vingtaine d’auteurs, parmi lesquels plusieurs conservateurs ou bibliothécaires de la Grande Loge de France ou du Musée du Grand Orient de Paris, ont contribué à une table des matières particulièrement longue et prometteuse, qui aurait pu bénéficier du double de pages que ce qu’offre ce beau livre de 160 pages seulement, pourvu d’une riche iconographie originale et d’une couverture cartonnée que l’amateur de beaux livres appréciera.

Finalement, plus qu’un ouvrage de synthèse ou de référence, qu’il serait sans doute impossible à rédiger sur un sujet aussi vaste, le catalogue de l’exposition est une source de nombreuses découvertes et une invitation à poursuivre des investigations qui pourraient s’avérer particulièrement intéressantes, car insoupçonnées, pour les historiens de l’art des XVIIIe et XIXe siècles.


Jérôme Poggi
( Mis en ligne le 05/01/2006 )
Imprimer

A lire également sur parutions.com:
  • La Religion des intellectuels français au XIXe siècle
       de Jérôme Grondeux
  •  
    SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

     
      Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
    Site réalisé en 2001 par Afiny
     
    livre dvd