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Histoire & Sciences sociales  ->  Période Contemporaine  
 

La guerre examinée au ras du sol
Stéphane Audoin-Rouzeau   Combattre - Une anthropologie historique de la guerre moderne (XIX-XXIe siècle)
Seuil - Les livres du nouveau monde 2008 /  21 € - 137.55 ffr. / 327 pages
ISBN : 978-2-02-097508-7
FORMAT : 15,0cm x 22,0cm

L'auteur du compte rendu : Thérèse Krempp mène une recherche en doctorat à l'Ecole des hautes études en sciences sociales sur l'armée française d'Orient pendant la Première Guerre mondiale. Avec Jean-Noël Grandhomme, elle a publié Charles de Rose, pionnier de l'aviation de chasse (éditions de la Nuée Bleue, septembre 2003).
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Historien, Stéphane Audoin-Rouzeau est directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et vice-président du Centre de recherche de l’Historial de la Grande Guerre (Péronne-Somme). Spécialiste de la Première Guerre mondiale, il s’écarte ici de son sujet d’origine pour nous proposer le fruit d’une réflexion menée durant plusieurs années sur le fait guerrier et les pratiques de combat.

Dans son introduction, l’auteur souligne l’étrangeté de ce sujet et l’absence d’outils spécifiques pour le penser. Pour tenter de mieux comprendre le phénomène guerrier, il provoque une rencontre entre deux disciplines : l’anthropologie et l’histoire. Conscient des limites qu’une telle méthode peut avoir, son ambition est de nous livrer quelques pistes pour une meilleure connaissance du fait guerrier, et particulièrement du combat, du combat moderne occidental.

Les trois premiers chapitres font part d’une réflexion sur la manière de regarder le combat. Le développement des sciences sociales coïncide au XXe siècle avec la «totalisation de l’activité guerrière». Il peut paraître intéressant d’analyser de quelle façon les spécialistes des sciences humaines, habitués à conceptualiser les manières d’être, ont traversé l’expérience du combat et de la violence. L’auteur interroge ainsi les textes de sociologues, d’anthropologues et d’historiens, qui tous se sont trouvés confrontés à la violence, pour évaluer leur capacité à «objectiver» l’expérience du combat (Marcel Mauss, Edward Evans-Pritchar, Edmund Leach, Pierre Renouvin et Marc Bloch entre autres). L’autocensure est quasiment systématique : ces hommes dévoilent très peu sur leur représentation de la guerre, et surtout ils évitent le sujet du combat proprement dit. L’expérience personnelle de violence se trouve presque complètement refoulée. «Oubli ou élision délibérée» ? Ce sont en fait les notes d’Ardent du Picq, regroupées dans un volume posthume Études sur le combat, qui nous donnent les réflexions les plus profondes pour la construction d’une anthropologie historique du combattant.

Dans le dernier chapitre de l’ouvrage, Stéphane Audoin-Rouzeau apporte quelques propositions plus personnelles. S’interrogeant sur la «physicalité» du guerrier, il commence l’analyse «en creux», c’est-à-dire par tout ce qui entoure ou prolonge les corps au combat : le champ de bataille, les objets (notamment l’arme et l’uniforme), mais aussi les animaux qui prennent part aux combats (pigeons voyageurs, chiens, chevaux). Le dernier volet de son analyse porte sur les techniques du corps en guerre (positions de survie par exemple) à travers la photographie.

A la lecture de cet ouvrage, nous prenons conscience du manque d’intérêt des sciences humaines «pour la guerre examinée au ras du sol, à travers ses pratiques de combat, ses gestuelles et les représentations de ses acteurs». Mais nous voyons aussi combien «le silence de ceux qui, déjà formés aux sciences sociales, ont fait l’expérience du combat» complique notre approche de ce champ d’investigation.


Thérèse Krempp
( Mis en ligne le 28/05/2008 )
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