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Histoire & Sciences sociales  ->  Période Contemporaine  
 

La Restauration et les arts, un nouveau regard
Marie-Claude Chaudonneret   l'Etat et les Artistes - de la Restauration à la Monarchie de Juillet (1815-1833)
Flammarion - Art, histoire, société 1999 /  29.01 € - 190.02 ffr. / 270 pages
ISBN : 2-08-010609-0
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On a longtemps négligé l'étude de l'art sous la Restauration. Instrument, pour les uns, d'un légitimisme frileux, parenthèse, pour les autres, entre les deux grands moments que furent, de part et d'autre de la période, la création du Musée Napoléon et celle du Musée de Versailles, il semblait, pour tous, n'avoir qu'un mérite : celui d'être conforme à l'idée couramment répandue qu'un régime réactionnaire ne peut avoir qu'une influence néfaste sur les arts. Mais l'histoire de la Restauration évolue et, tout en nous livrant une impeccable étude d'histoire de l'art, Marie-Claude Chaudonneret contribue à réévaluer l'importance de cette période contrastée.

On peut se livrer à une triple lecture de l'Etat et les Artistes de la Restauration à la Monarchie de Juillet. C'est d'abord une synthèse qui vient à son heure, profitant de nombreux travaux pionniers consacrés à l'art de cette période (on pense à la belle exposition les Salons retrouvés, organisée en 1993 par le musée de Calais) tout en venant compléter une carrière de chercheur déjà marquée par plusieurs publications exemplaires, notamment sur la peinture troubadour. C'est ensuite un véritable manuel, qui détaille de façon méthodique le déroulement de chaque salon (date, jury, récompense, fortune critique), les grands programmes iconographiques alors commandés par l'Etat, les principales collections privées… rassemblant une somme de renseignements souvent inédits, indispensables tant aux spécialistes qu'aux amateurs. C'est enfin un ambitieux travail d'érudit et d'historien, qui éclaire d'un jour nouveau un pan méconnu de l'histoire de la monarchie restaurée.

On retiendra particulièrement les explications fines et convaincantes par lesquelles l'auteur justifie ce qui apparaît alors comme un véritable "éclectisme" des commandes de l'Etat. Rappelant que c'est durant la Restauration que furent acquises deux oeuvres majeures de cette époque, le Radeau de la Méduse, de Géricault, et les Massacres de Scio, de Delacroix, alors même qu'elles constituaient des critiques explicites du régime, Marie-Claude Chaudonneret délimite exactement le rôle de la cour et des princes en matière artistique, faisant, au passage, le portrait de celui à qui elle attribue un rôle central durant cette période, le comte de Forbin, directeur des Musées de 1816 à sa mort, en 1841.

Mais l'auteur se livre également à des dissertations brillantes sur l'évolution des notions de musée et de collection publique sous la Restauration. On se souviendra notamment de sa description précise des circonstances qui présidèrent à la création, à l'intérieur du Louvre, du Musée Charles X, ainsi que de ses explications sur la genèse du Musée Historique de Versailles, annoncé par de nombreux projets élaborés sous la Restauration, avant d'être finalement décidé par Louis-Philippe.

La lecture de l'Etat et les Artistes de la Restauration à la Monarchie de Juillet ne permet plus de voir, dans la peinture de la première moitié du XIXè siècle, une simple opposition entre couleur et dessin, suivant la perception qu'en avaient les critiques du temps et qui a été, depuis, colportée par de nombreux historiens d'art. L'étude des modalités de la commande publique, qui, pour l'auteur, joue un rôle essentiel dans le système des Beaux-Arts, est envisagée tant du point de vue de l'administration des Musées, rattachée au souverain par l'intermédiaire de la Liste civile, que du ministère de l'Intérieur ou de la préfecture de la Seine. Elle permet de relativiser la notion d'école et d'amener l'artiste dans un jeu de relations autre que celui qui l'unit traditionnellement à un maître et une carrière, du prix de Rome à l'Institut. Que d'œuvres de cette époque, tantôt considérées comme croûtes ou manifestes, retrouvent leur sens, ainsi rapprochées d'une commande ou d'un contexte précis !


Jean-Philippe Dumas
( Mis en ligne le 19/06/2000 )
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