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Ego-histoire
Jean-Robert Pitte   Une famille d'Europe
Fayard 2011 /  18 € - 117.9 ffr. / 308 pages
ISBN : 978-2-213-66261-9
FORMAT : 13,5cm x 21,5cm
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Au moment où la France s’interroge sur son identité nationale, le géographe et historien Jean-Robert Pitte publie un ouvrage intitulé Une famille d’Europe. Ce récit historique est celui de sa famille. Au cours du prologue, l’auteur précise qu’il s’est toujours intéressé à ces aïeuls : «je me suis moi aussi depuis toujours pris de l’envie de débarquer parmi les morts dont j’ai tellement entendu parler et qui me passionnent, mais les souvenirs que j’entreprends de coucher sur le papier ne sont souvent que des bribes, puisque je sais si peu de choses du passé familial». Toutefois, au lieu de se faire ici romancier, J.-R. Pitte reste historien en dépit de sources parfois lacunaires. Ainsi, il explique opter «quand même pour l’histoire plutôt que pour le roman», au risque de «laisser des questions pendantes».

En effet, sa «généalogie est un écheveau d’infortunés destins européens, cabossés par les intolérances et les guerres que les peuples de ce continent n’ont cessé d’entreprendre, brisés par les frontières qu’ils n’ont cessé de dresser entre eux, mais aussi par les fractures sociales et les égoïsmes». Se gardant de juger ses ancêtres, J-R. Pitte explique qu’ils ont fait «ce qu’ils ont cru devoir faire, ce qu’ils ont pu surtout, faisant parfois preuve de courage, d’autres fois choisissant le moindre mal ou le moindre effort, parfois encore en se laissant aller aux gémissements et à l’égocentrisme. Le subi et le voulu, précise-t-il, sont inextricables dans chaque destin humain».

Chrétien, J.-R. Pitte se sent également juif. D’origine hongroise, il se sent également normand puisqu’il vient de Beuzeville, en Haute-Normandie. Ces sentiments ouvertement européistes découlent de ses souvenirs familiaux, dont «les fragments (…) sont une petite pierre à la construction d’une Europe qui ne perçoit pas assez l’évidence de ce qui devrait constituer sa conviction profonde : pour que tant de malheurs vécus par nos ancêtres ne surviennent plus jamais, devenons complices et responsables, vivons ensemble dans la diversité reconnue et partagée, servons de laboratoire à une planète chatoyante, partageuse de ses valeurs, plus harmonieuse et heureuse de vivre».

Au fil des pages, l’auteur raconte d’innombrables anecdotes, qu’il n’hésite pas à assortir de poésie et de courriers rapportés in extenso. De plus, J.-R. Pitte n’oublie pas de situer historiquement ces anecdotes en les associant aux évènements de l’époque, comme par exemple la guerre de 1870 ou bien la Commune. S’intéressant en outre à la cuisine, il en profite pour raconter les origines de certaines recettes, comme le pâté de foie gras d’oie de Strasbourg qui provient d’une recette de la cuisine juive. Un autre plat, le foie haché de volaille, apparut à la suite de l’interdiction de consommer du lard chez les Juifs.

Conscient des bienfaits qu’il retire de la retranscription de l’histoire de sa famille, l’auteur invite le lecteur à en faire autant. Ce qui aujourd’hui est chose aisée, car d’une manière générale les archives sont accessibles au plus grand nombre. Cela donne la possibilité de trouver de «la sérénité, du recul par rapport aux évènements heureux ou malheureux qui surviennent dans la vie». Ainsi, continue J.-R. Pitte, «vous vous connaîtrez mieux, parce que vous découvrirez que tel ou tel trait de votre caractère et de celui de vos proches est hérité, sans pour autant que votre liberté soit remise en cause». Après tout, conclut le géographe en s’adressant à ses contemporains, «vous êtes la chair de leur chair, le cœur de leur cœur, l’âme de leur âme. (…) Cela vous aidera à supporter votre pesant quotidien et, accessoirement, vos contemporains européens et du reste du monde». Ce qui, d’après J.-R. Pitte, importe particulièrement parce que «nous autres Européens descendons tous de Charlemagne et, en tant que citoyens du monde, de Lucy».


Jean-Paul Fourmont
( Mis en ligne le 21/06/2011 )
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