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Histoire & Sciences sociales  ->  Historiographie  
 

L’agrégation comme si vous y étiez
David Colon   Passer l'agrégation d'histoire
Presses de Sciences Po - Les Manuels 2007 /  25 € - 163.75 ffr. / 349 pages
ISBN : 978-2-7246-1042-0
FORMAT : 17,0cm x 25,0cm

Préface de Laurent Wirth.

L'auteur du compte rendu: Gilles Ferragu est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris X – Nanterre et à l’IEP de Paris.

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L’agrégation d’Histoire est un concours ancien et sans doute l’un des plus difficiles de la fonction publique, sanctionnant 4 années (minimum) d’études supérieures et ouvrant la porte à une carrière qui demeure, quoiqu’on en dise, une belle aventure, celle d’enseignant. Un concours ambitieux donc, avec des épreuves lourdes et sélectives, de nombreuses heures de cours et surtout une masse de travail personnel (et implicite) conséquente. Une «épreuve sportive» pour les uns, un rite de passage un peu rude pour d’autres : «du sang, de la sueur et des larmes» pour tous. Si nombre d’étudiants viennent chaque année s’y frotter, nombreux sont également ceux qui découvrent – le jour de l’examen – l’ampleur réelle du travail à fournir ainsi que la nature du concours (ce qui ne prélude pas à une réussite proche). Bref, un concours à la fois prestigieux et un peu risqué, car souvent mal connu. Pour s’orienter dans le méandre des démarches administratives, des exercices et entraînements, des modalités diverses, un bon guide ne serait pas de trop mais – jusqu’à présent – seul le bouche à oreille remplissait, bien vaguement, cette fonction. Un manuel s’imposait, c’est chose faite avec ce Passer l’agrégation d’Histoire de David Colon.

Professeur agrégé d’Histoire à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, David Colon est également le fondateur et le responsable de la préparation à l’agrégation ouverte par Sciences-Po Paris en 2005. C’est donc avec la double casquette de l’ex agrégatif victorieux et du formateur habile (les taux de réussite des candidats passés par l’IEP en témoignent) qu’il s’attaque à un sujet périlleux, celui de la préparation d’un concours parmi les plus exigeants de la fonction publique. Le résultat est un manuel sobrement intitulé Passer l’agrégation d’Histoire, une mine pour les candidats comme pour les enseignants. La lecture s’impose.

Le manuel est divisé en 5 séquences qui sont autant d’étapes. Une première séquence rappelle – historien oblige – l’histoire de ce concours, une «vieille dame» comme le remarque avec tendresse le préfacier, Laurent Wirth. Surtout, on y explique le déroulement d’une carrière (aux possibilités plus nombreuses qu’il n’y paraît) et du concours. Ainsi éclairé, on peut donc aborder la deuxième séquence, qui porte sur l’inscription (à ne pas rater…) et l’organisation du travail, c'est-à-dire une grande part de l’année de préparation : les choses se corsent mais le pire est à venir. La quatrième séquence est consacrée aux épreuves écrites, les 4 fois 7 heures qui décident en partie d’une carrière. Là, David Colon passe minutieusement en revue les divers types de sujet, de plans, de problématiques, les étapes de la copie, jusqu’à se placer dans la tête du correcteur (démarche essentielle que les candidats ignorent trop souvent) : un véritable discours de la méthode qui s’adresse à tous les historiens, et pas seulement aux agrégatifs. Une typologie bienvenue pour les angoissés du plan comme de la page blanche. La séquence 4 – suite logique de la séquence 3 – aborde les épreuves orales (une fois l’écrit réussi). Mais ces deux séquences sont surtout étayées par une 5ème séquence en forme d’annexes utilissimes : rien moins que les annales du concours écrit (depuis 1986) et oral (depuis 1996), classées par période, thème et lieu (pour les documents de géographie)… autant dire une lecture indispensable (nombre de sujets se répètent) qui évite au candidat un travail de romain dans les archives du concours…

Pourquoi faire un tel manuel ? Après tout, il en va de l’agrégation comme de tous les concours : le travail n’est pas le meilleur moyen de réussir… c’est le seul. Lectures, fichage, dissertation et huile de coude sont les sports de base de tout candidat sérieux… Oui, mais. Dans un cursus universitaire classique, l’agrégation prend place après le Master (1 ou 2), c'est-à-dire, plus prosaïquement, entre le mois de septembre et le mois de mars. Or pour préparer un concours exigeant, ces quelques mois semblent bien courts et les informations – l’autre nerf de la bataille – circulent mal, dans une rumeur perpétuelle et un affolement grandissant. Il en va donc du manuel de David Colon comme d’un bon guide touristique dans un pays étranger : on peut s’en passer, mais ce sera nettement plus compliqué et l’on risque fortement de se perdre. Dressant un tableau très exhaustif de la préparation, s’appuyant sur une expérience riche, fournissant des exemples de copies réussies, évoquant les diverses complexités des exercices demandés (dissertation, commentaire de documents), tant en histoire qu’en géographie, l’ouvrage démythifie et offre un cadre rassurant, sans rien dissimuler des exigences du concours, mais en les apprivoisant.

Compilant dans un bon volume l’expérience de plusieurs années de formation à l’agrégation, de discussions avec les candidats comme avec les jurys, et de lecture fine des rapports, cet ouvrage s’avère, non pas anecdotique, mais bien nécessaire à l’aspirant agrégé (et à tout aspirant historien) : clair, bien rédigé et très didactique, il entend répondre à toutes les angoisses (méthodologiques, culturelles, pédagogiques, administratives…) autant qu’aux questions les plus diverses (Comment faire une fiche ? Que faut-il lire et dans quel ordre ? Quelles sont les épreuves ? Quel est le premier salaire ?...), et cela tant par des explications concrètes, que par des exemples et des témoignages. Une lecture indispensable (un «companion» dirait un anglo-saxon) durant l’année de préparation, pour accompagner chaque exercice, chaque moment de travail, et éliminer ce doute perpétuel qui, plus que l’ignorance (conjoncturelle : les cours sont là pour y pallier), reste la faiblesse persistante et insidieuse des agrégatifs. Dont acte…


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 18/10/2007 )
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