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| Histoire & Sciences sociales -> Témoignages et Sources Historiques |
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Parcours d’un nazi anti-hitlérien | | | Rudolph-Christoph Von Gersdorff Tuer Hitler - Confession d'un officier allemand Antinazi
Tallandier 2012 / 20.50 € - 134.28 ffr. / 298 pages
ISBN : 978-2-84734-967-2
FORMAT : 14,5 cm × 21,5 cm
Jean-Louis Thiériot (Préface)
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Écrit en 1976 mais traduit en français (par Jean-Louis Thiérot) en 2012 seulement, ce témoignage de guerre vient s’ajouter à ce que l’on connaissait déjà sur la résistance allemande à l’intérieur même du parti nazi durant les années 1930-40. Rudolph-Christoph Von Gersdorff (1905-1980) participa aux tentatives avortées d’attentats contre Hitler H; mais comme ses camarades, il échoua tout autant ; le destin, toujours vicieux et parfois même incroyable, s'y opposa fermement jusqu'à ce que le Führer lui même décida de mettre fin à ses jours.
La carrière de Von Gersdorff reste typique des officiers allemands de la Wehrmacht de ce début de XXe siècle. Famille traditionaliste, éducation stricte, culture religieuse, mariage d’amour, glorification du sport (Rudolph fut un bon cavalier ; ironie du sort, un accident équestre à la fin de sa vie le rendra paralytique), goût des armes et de la chevalerie, Von Gersdorff va devenir un officier important et courageux du troisième Reich. Mais, à l’instar d’un Stauffenberg, les lois répressives, les serments forcés, la personnalité d'Hitler (décrit comme un malade mental par l'auteur) et la déclaration de guerre vont l’éloigner puissamment de l’idéologie nazie. Il se battra malgré tout contre les alliés tout en découvrant avec stupeur les premiers crimes contre l’Humanité commis par les SS.
Lui aussi tentera d’abattre le Führer, le 21 mars 1943, en essayant, tel un kamikaze, de se faire exploser à côté de lui, mais Hitler ne resta pas assez longtemps durant sa visite et le mécanisme, trop lent, ne put se déclencher. Entre soldat patriote et résistant anti-nazi, Von Gersdorff se construit un destin de combattant digne et respectable.
Le titre du récit est néanmoins trompeur ; Rudolph-Christoph Von Gersdorff a écrit en fait ses mémoires, et les allusions aux conspirations ne commencent qu’à la page 170. Même le retour sur son propre attentat est assez succinct. Il fut un proche de Henning Von Tresckow et ne rencontra Stauffenberg qu’une seule fois. Le livre se base davantage sur sa carrière de combattant et d’officier que sur le profil du conspirateur, ce qui déçoit quelque peu un lecteur témoin d’une carrière certes assez typique et de rappels historiques somme toute assez anecdotiques (même si cela se passe dans un contexte effroyable de guerre). Von Gersdorff est l'un des nombreux maillons de la lutte interne contre Hitler, mais assez loin des Stauffenberg, Von Hassel, ou encore Olbricht, les conspirateurs de l'opération Walkyrie. Son acte antérieur, d'un courage héroïque, n'en a pas fait un martyr, mais un exemple typique du nazi en lutte contre son dirigeant fanatique.
Un récit inégal qui ravira l’historien spécialiste de l’époque mais qui lassera peut-être un lecteur plus sensible au style et à la vivacité que peut prendre parfois un récit historique.
Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 29/01/2013 )
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