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Eglogue chevènementiste
Patrick Besson   Jean-Christophe Buisson   Edmonde Charles-Roux   Catherine Clément   Jean Dutourd   Marielle Gallet   Max Gallo   Michel Houellebecq   Dominique Jamet   Christian Laborde   Philippe Lacoche   Sébastien Lapaque   Jérôme Leroy   Philippe Muray   Dominique Noguez   Danièle Sallenave   François Taillandier   Contes de campagne - Dix-sept nouvelles de France
Mille et une nuits - Fondation du 2 Mars 2002 /  59 € - 386.45 ffr. / 184 pages
ISBN :  2-842-05663-9

Préface de Régis Debray
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Dix-sept auteurs offrent chacun un texte au candidat de leur cœur, Jean-Pierre Chevènement, sous la forme d’un exercice de style. Il leur faut en effet écrire pourquoi « Chevènement, c’est la France ». Avec une restriction : il est interdit de citer le nom de l’homme politique… L’objet ce cette anthologie est de taille, puisqu’il s’agit tout simplement de « ressusciter par le verbe une démocratie escamotée. » Des poètes en campagne, l’événement est rare, et peut-être faut il remonter jusqu’aux vers d’ Aragon et aux coups de pinceaux de Picasso offerts au « Petit père des peuples » Staline, pour retrouver pareil aréopage de têtes pensantes occupées à fêter un politique. Jean-Pierre Chevènement et ses séides auraient-ils ressuscité le culte de la personnalité ?

Plaisanterie à part, cette compilation est une curiosité à plus d’un titre. D’abord, bizarrerie qui consiste à lire Philippe Muray, Régis Debray et Max Gallo dans le même tome. Ensuite, curiosité historique, on l’a remarqué, tant le « compliment » personnel est tombé en désuétude. En effet, faire l’éloge d’un homme politique semble désormais réservé aux plus bornés des militants. D’autre part, si « l’intellectuel » s’intronise facilement le porte parole d’une cause politique ou sociale, il rechigne généralement à s’aligner sur le sillon d’un parti ou d’un homme politique. Car il tire sa légitimité de son indépendance, garante supposée de l’intégrité de son appareil critique. Par ailleurs, l’intellectuel préfère aujourd’hui, comme le rappelle Régis Debray, s’entretenir avec des personnalités moins « ringardes » ou moins compromettantes que les dirigeants de partis, à savoir, les chefs d’entreprise. Est visé, en particulier, Philippe Sollers, dont la publication des entretiens avec Jean-Marie Messier, patron de Vivendi Universal, serait symptomatique des nouveaux « compagnons de route » du Medef… Au-delà de l’attaque personnelle, Régis Debray soulève une idée intéressante: les intellectuels qui disent leur défiance de la politique ne participent –ils pas à la désaffection de la vie publique ?

Dont acte. Tous à leur manière disent leur désir d’une campagne politique « autre ». Ces écrivains, dont savait l’engagement dans les troupes du « Ché » de Belfort – depuis les néo-hussards Sébastien Lapaque et Jérôme Leroy, les académiciens Edmonde Charles-Roux et Jean Dutourd, les étoiles montantes du paysage littéraire français que sont Michel Houellebecq et Patrick Besson, et d’autres encore confirmées (Régis Debray, François Nourrissier) - persistent et signent. Trouvera-t-on de belles pages ? Il est difficile de résumer l’ensemble, tant les contributions sont inégales, en qualité comme en genre. Pas plus qu’il ne faut chercher de point commun à toutes ces plumes, si ce n’est une certaine idée de la France – qui n’est pas nécessairement la même, on s’en rend vite compte. Donc, au-delà de cet épiphénomène assez parisien, que penser de ce qui n’est ni un recueil « d’écrivains engagés », ni un manifeste politique ? Cette petite anthologie de campagne est en réalité inclassable, un peu à l’image de la candidature de Jean-Pierre Chevènement.


Vianney Delourme
( Mis en ligne le 14/03/2002 )
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