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De Tocquevile à Zidane
Seloua Luste Boulbina   Le Singe de Kafka - Et autres propos sur la colonie
Parangon 2008 /  15 € - 98.25 ffr. / 167 pages
ISBN : 978-2-84190-172-2
FORMAT : 14,0cm x 23,0cm

L'auteur du compte rendu : Juriste, essayiste, docteur en sociologie, Frédéric Delorca a dirigé, aux Editions Le Temps des Cerises,  Atlas alternatif : le monde à l'heure de la globalisation impériale (2006).
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Seloua Luste Boulbina, agrégée de philosophie et docteur en sciences politiques, s’est faite connaître dans le débat intellectuel en 2003 par son introduction à la nouvelle édition des écrits de Tocqueville sur l’Algérie.

Elle prolonge aujourd’hui cette recherche par une réflexion sur la colonie. Son livre part de l’histoire de Rotpeter, le singe humanisé, qui, dans le Rapport pour une académie, de Franz Kafka, raconte les sacrifices et les impasses de son acculturation dans le milieu humain. Le conte est ici prétexte à analyser en quoi le colonisateur (l’Europe) n’en finit jamais de coloniser en laissant la décolonisation à la charge de la colonie, dans une obstination digne de la surdité d’Ulysse au milieu du chant des Sirènes, à ne pas reconnaître à l’Autre le statut d’interlocuteur à part entière, doté de sa propre vision de l’histoire, de sa propre légitimité à entrer en dialogue avec lui.

Le propos est vif, tranchant, précis comme un scalpel aussi bien quand il s’attaque à la dualité (ou à la duplicité) de Tocqueville sur la question de l’expropriation des indigènes suivant qu’il parle de l’Amérique ou de l’Algérie que lorsqu’il examine des «faits divers» ou des «faits de société» récents comme l’exclusion de Zinédine Zidane d’un stade de football ou l’affaire du «voile islamique».

Ce livre, d’une lecture agréable, a le grand mérite d’installer le problème colonial dans le débat philosophique. Il souffre cependant de la limite fréquemment rencontrée chez les philosophes français de la génération de Mme Luste Boulbina : une dévotion rhétorique pour les auteurs canoniques (Nietzsche, Freud, Foucault, Benveniste), dont l’invocation, sur le mode du name dropping, est censée valoir argument d’autorité. Ce genre d’invocation se fait au détriment de la citation de travaux d’analyse politique (on pense aux études de Noam Chomsky) ou de sciences sociales (par exemple l’ouvrage collectif Une mauvaise décolonisation, paru au Temps des Cerises en 2007) pourtant à maints égards plus pertinents pour penser le fait colonial dans son actualité et sa globalité que les intuitions de tel romancier ou tel penseur consacré de longue date par les institutions académiques.


Frédéric Delorca
( Mis en ligne le 30/06/2008 )
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