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Le Professionnel magnifique | | | Bertrand Tessier Belmondo l'incorrigible
Flammarion - Pop culture 2009 / 20 € - 131 ffr. / 345 pages
ISBN : 978-2-08-122128-4
FORMAT : 15cm x 24cm
L'auteur du compte rendu : Essayiste, romancier, Jean-Laurent Glémin est titulaire dun troisième cycle en littérature française. Ayant travaillé notamment sur les sulfureux Maurice Sachs et Henry de Montherlant, il se consacre aujourdhui à lécriture de carnets et de romans. Il na pas publié entre autres Fou dHélène, LImprésent, Fleur rouge, Chair Obscure, Continuer le silence.
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Les biographies dacteurs se suivent et se ressemblent. Celle que Bertrand Tessier consacre à Jean-Paul Belmondo (né en 1933) néchappe pas à la règle. Comme dans le théâtre du XVIIe siècle où régnait infailliblement la règle des trois unités, on a limpression que lon doit respecter coûte que coûte une ligne éditoriale stricte quant aux publications sur les acteurs français. Ici, cest parfaitement le cas. Pas de surprise, ni de révélation mais un hommage extrêmement consensuel au comédien populaire quest Belmondo.
On a tous en mémoire les mimiques de Bébel, que ce soit dans un Godard, un de Broca, un Verneuil ou un Lelouch. Cette tête un peu boursouflée de paysan charismatique, sympathique et archi doué. Quel que soit le rôle, le film ou le metteur en scène, il explose littéralement, travaillant le personnage avec liberté, fougue et sérieux. On lui reproche de rester dans le même registre, il réplique avec Léon Morin prêtre. On ne lui donne pas de prix au conservatoire, il signe des succès sur scène avec Cyrano ou Kean des décennies plus tard. Il lance Godard, tourne avec quelques grands noms du cinéma français, fréquente Ursula Undress sous tous les angles mais refuse de tourner à Hollywood ; bref, Belmondo est le genre de type à qui tout réussit et qui étonne par bien des points. Le succès aidant (Tessier revient en quelques chiffres sur les nombreux succès populaires du bonhomme, assez saisissants
), il se met à la production, devient puissant et se construit une carrière tout à fait justifiée.
Pour les profanes, Tessier fait un travail de journaliste, ne rentrant jamais dans le détail, et proposant un panorama général regroupant, entre deux tournages, là une anecdote, là un papier publié dans une revue, ici un droit de réponse, ou encore une idylle avec telle ou telle actrice.
Les succès populaires senchaînent à défaut de véritables chefs duvres ; mais la filmographie de Bebel en compte-t-elle ? Là est la question. Un grand acteur ne doit pas passer à côté de certains grands réalisateurs et quand on lit celle de Belmondo, on remarque surtout les choix franchouillards quil a faits. Si les années 60 ont été pour lui éclectiques, les années 70-80 sont moins fleurissantes même si son box office personnel explose littéralement. Et s'il est le grand rival de Delon, ce dernier compte tout de même quelques films imparables devenus des classiques. Belmondo a trop lorgné du côté du cinéma populaire et cest dommage lorsque lon voit létendu de son registre.
Belmondo est donc ce comédien populaire, doué et attachant, assez consensuel dans ses choix artistiques (à part quelques audaces) à limage de cette biographie somme toute assez sommaire qui se contente dencenser lacteur quels que soient les films, voire même dy inclure quelques raccourcis gênants et de rester elliptique sur bien des points (notamment les querelles quil eut avec la presse et les critiques
). On aurait préféré un regard plus distant, une recherche plus appuyée, un texte plus documenté, bref une biographique plus complète.
Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 06/02/2009 )
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