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| Michel Polnareff Spèrme - Autobiographie
Plon 2016 / 16.90 € - 110.7 ffr. / 212 pages
ISBN : 978-2-259-23020-9
FORMAT : 14,2 cm × 22,6 cm
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Michel Polnareff (né en 1944) est une star de la chanson française, une sorte de rocker mystérieux et inaccessible, à l'image des icônes anglaises et américaines, au destin singulier et une uvre artistique sérieuse.
Premier prix de conservatoire à l'âge de 12 ans, le pianiste Polnareff est un adolescent timide, pauvre et victime de l'autoritarisme de son père (lui-même travaille dans le milieu musical) de qui il souhaite s'émanciper au plus vite. La musique lui permet de devenir indépendant, notamment en composant des musiques de film. Viennent ensuite les premiers succès dans les années 60 puis la consécration la décennie suivante : ''La Poupée qui fait non'', ''Love me, please love me'', ''Qui a tué grand-maman ?'', ''Holidays'', ''On ira tous au Paradis'', ''Lettre à France'' ; enfin, en 1989, ''Goodbye Marylou'' qui signe en quelque sorte la fin de sa carrière. Exilé aux USA depuis 1973 à la suite de problèmes fiscaux, sa carrière repose essentiellement sur sa légende et se poursuit grâce aux différentes tournées qu'il organise en créant l'attente de l'événement ; avec quelques polémiques néanmoins (Polnareff attire-t-il encore les foules ?).
Spèrme est une confession sans filtre que Polnareff livre à son public mais aussi à ses détracteurs. Il y a le mot ''père'' dans Sperme, liquide séminal qui lui a permis d'être papa par la voie d'un donneur ; Polnareff revient sur son enfant issu des techniques de procréation médicalement assistée tout autant que sur son père biologique... qu'il "assassine". Une drôle de filiation ; il s'agit surtout ici de dire la vérité et de régler ses comptes avec le milieu médiatique et musical. Polnareff le sulfureux, qui montrait ses fesses sur ses affiches de concert (il est condamné pour attentat à la pudeur en 1973), se confie sur son nouveau de rôle de père comblé (même si, au départ, il fut quelque peu manipulé par sa femme) et met la musique au cur de ses préoccupations d'artiste total.
Le chanteur revient également sur sa carrière, non sans humour et pitrerie langagière, en évoquant le statut singulier de la starification : argent mal géré, filles faciles, paranoïa et folie des grandeurs. Il dément être un type imbuvable et mégalomane en s'appuyant sur son professionnalisme méticuleux lorsqu'il s'agit de son et de mélodie. Il revient également sur l'origine de ses fameuses lunettes de soleil, lunettes indispensables suite aux deux opérations des yeux qu'il a surmontées alors qu'il perdait sérieusement la vue au début des années 90.
Nous aurions souhaité une autobiographie plus dense, plus minutieuse, que la simple confession que voilà - certes, très bien menée mais assez brève. Mais ne boudons pas le plaisir de lire cet artiste talentueux dont le but principal est de nous faire redécouvrir son uvre musicale assez unique dans le paysage français des années 70-80. Le mystérieux Polnareff se révèle ici en homme sincère et direct, qui compte régler quelques comptes, certes, mais qui donne avant tout son point de vue sur une carrière longue de près de 50 ans.
En cela, ce livre (le troisième de son auteur) se lit très agréablement, entre dérision, discrétion et impudeur.
Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 02/05/2016 )
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