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Vous avez dit culte ?
Nick Cohn   Awopbopaloobop Alopbamboom
10/18 2001 /  / 320 pages
ISBN : 2-264-03060-7

Traduit de l’Anglais par Julia Dorner


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Ecrit en 1968 par un jeune Britannique de 22 ans, Awopbopaloobop Alop bamboom (d’après la fameuse onomatopée hurlée par Little Richard dans « Tutti Frutti ») est à juste titre considéré comme le livre fondateur d’un genre littéraire nouveau : la « rock critic ». Après une adolescence passée au cœur du Swinging London des années 60, Nick Cohn prenait le parti d’écrire sur le rock comme on le joue : vite, et sans trop d’arrière-pensées. Résultat : un mélange détonant de lyrisme, d’humour noir et de fougue juvénile.

Au moment de la rédaction de ce livre, la pop – au sens le plus large du terme – n’existe que depuis une petite quinzaine d’années. Autant dire que l’auteur a très peu de recul sur son sujet (même si le livre a été révisé en 1972). Mais Nick Cohn ne prétend pas à une analyse objective des mérites respectifs de tel ou tel chanteur. Il préfère laisser parler sa passion, usant et abusant de superlatifs, d’affirmations péremptoires et de remarques vachardes. Il faut bien le dire, l’impartialité sied très mal au rock’n’roll. Qu’on se rassure : elle n’est pas de mise ici. Une chose est certaine : Awopbopaloobop Alop bamboom est un livre né dans l’urgence. Non exhaustif, bourré d’erreurs factuelles et d’approximations, son plus grand mérite est de restituer par l’écrit l’excitation et la démesure que la pop peut engendrer lorsqu’elle est inspirée. Mais cette chronique frénétique comporte aussi des analyses très lucides concernant l’essence du rock : une musique de révolte contre l’ennui, pourvoyeuse de mythes adolescents flamboyants, mais aussi un mirage où la décadence succède très vite à la gloire.

En 1968, Nick Cohn semble penser que l’âge d’or du rock est bel et bien terminé. Il porte un regard extrêmement critique sur la dérive auteuriste que prend la pop à partir du milieu des années 60. Certains de ses jugements peuvent surprendre. Les Beatles période Sergent Pepper, Dylan, les Doors et quelques autres du même calibre sont dépeints comme des raseurs. Pour Cohn, ils trahissent l’esprit véritable de la pop, qu’il n’imagine que brutale, immature, toute d’innocence bruyante. D’où sa vénération de Little Richard et Jerry Lee Lewis, qui privilégient l’instant au détriment de la construction d’une « œuvre ». Il manifeste sa préférence pour les musiques délibérément commerciales, allant jusqu’à avouer son addiction au rock highschool, cette musique calibrée pour plaire aux adolescents américains blancs et conformistes. Quant au rock « à message », dont l’influence va croître tout au long des années soixante, il le fait bailler d’ennui. Comme il conclue avec son ton acerbe : « Au bout du compte, avec tous ces groupes, c’est toujours le même problème : quand ils tapent fort, c’est bien, mais quand ils se piquent de profondeur, c’est la plaie. »


Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 04/01/2002 )
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