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Philosophie  
 

La philosophie des sciences dans l'ordre logique
Anouk Barberousse   Max Kistler   Pascal Ludwig   la Philosophie des sciences au XXe siècle
Flammarion - Champs Université 2000 /  8.7 € - 56.99 ffr. / 356 pages
ISBN : 2-08-083002-3
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Avec la rentrée, Flammarion lance une nouvelle collection intitulée "Champs Université", dans laquelle paraît la Philosophie des sciences au XXè siècle. Ce livre entend présenter les principaux problèmes discutés aujourd'hui en philosophie des sciences. C'est ainsi que sont traitées les questions du fondement empirique des sciences, de l'induction (fait d'aboutir à une conclusion qui n'est pas contenue dans les prémisses du raisonnement, comme lorsqu'on énonce une loi de la nature à partir de cas particuliers), de l'incertitude dans la connaissance, de la causalité, etc.

Conçu pour un public d'abord étudiant, l'ouvrage comprend, après une section "synthèse", une partie "glossaire critique", donnant les définitions de plusieurs notions (concepts, croyance, justification, fait, vérité, mathématiques, modèle, paradigme, réalisme scientifique, etc.), et mettant en perspective les enjeux des questions traitées, par l'exposition de controverses sur celles-ci (relativisme, science war, sociologie des sciences...) et des notes sur leurs acteurs (Cercle de Vienne, Duhem, Poincaré, Popper, Putnam, Quine...). Cette approche pédagogique n'exclut pas le parti pris: la lecture de la Philosophie des sciences au XXè siècle nous introduit surtout aux réflexions sur les sciences des courants empiristes, des philosophies du langage, de la philosophie analytique. Les noms les plus souvent cités sont ceux de Carnap, Davidson, Duhem, Frege, Goodman, Hume, Putnam, Quine, Russell, Kuhn...

Les auteurs font le pari d'une approche scientifique de la philosophie des sciences, "qui adopte des exigences de rigueur et une démarche méthodologique analogues à celles à l'oeuvre dans la science elle-même". Du coup, ils délaissent l'approche historique de la philosophie des sciences. Cette démarche n'est pas neutre et va a contrario, par exemple, de la démarche d'un Dominique Lecourt, maître d'oeuvre d'un Dictionnaire d'histoire et philosophie des sciences (PUF). Elle n'est pas neutre non plus lorsqu'elle choisit de faire une large place à la philosophie de l'esprit et aux sciences cognitives.

Mais doit-on demander à un livre, même destiné aux étudiants, d'être neutre ? Cela a-t-il seulement un sens de l'exiger ? Il faudrait supposer qu'il existe une approche, ici de la philosophie des sciences, qui serait indépendante de ceux qui l'adopteraient : figure du philosophe absolument détaché du monde, de sa vie et de celle de ses semblables hic et nunc. Or, si la démarche philosophique consiste en une certaine prise de recul par rapport aux choses dans lesquelles nous sommes immergés, celle-ci ne saurait être absolue, sauf à accorder aux philosophes un caractère divin.

Le livre d’Anouk Barberousse, Max Kistler et Pascal Ludwig a le mérite de désacraliser la science en soulevant les problèmes que celle-ci rencontre relativement à la justification de ses énoncés, en relevant les apories qui l'habitent. Il a aussi celui de porter à la connaissance du public français des réflexions auxquelles nous ne sommes pas très habitués des réflexions, disons, "anglo-saxonnes". Mais ce livre est à lire en ayant bien présent à l'esprit qu'il procède d'un parti pris qui ne va pas de soi : donner la primeur à une approche logique des problèmes rencontrés en philosophie des sciences au détriment d'une approche chronologique, n'est-ce pas manquer tout un pan du réel, de la réalité de la pensée et des pratiques scientifiques ? N'est-ce pas faire d'activités humaines des activités de surhommes, sinon de divinités, que de vouloir rendre compte de la philosophie des sciences par un au-delà logique plutôt que par un en-deçà historique ?


David Simard
( Mis en ligne le 09/10/2000 )
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