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La Camargue, vue de la Tour du Valat
Paul Isenmann    Collectif   Les Oiseaux de Camargue et leurs habitats - Une histoire de cinquante ans 1954-2004
Buchet Chastel - Ecologie 2004 /  25 € - 163.75 ffr. / 300 pages
ISBN : 2-283-02019-0
FORMAT : 23x19 cm

L’auteur du compte rendu : Rémi Luglia, professeur agrégé d’Histoire et interrogateur en deuxième année dans une classe préparatoire commerciale, est doctorant à Sciences-Po Paris où il mène une recherche sur l’histoire de la protection de la nature en France de 1854 à nos jours à travers le mouvement associatif.
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Qui, passant par la Camargue, n’a pas été interpellé par sa riche diversité avifaunistique ? Cette vaste zone humide, la plus grande de France et l’une des plus importantes du bassin méditerranéen, est connue depuis longtemps comme un lieu majeur de nidification et d’hivernage pour les oiseaux d’Europe.

Il y a cinquante ans, la Station biologique de la Tour du Valat fut fondée et se donna pour but l’étude scientifique de ce milieu très particulier qu’est le delta du Rhône. L’ouvrage collectif qui nous est proposé vient rendre hommage à ces cinquante années d’existence, qui s’avèrent fécondes en travaux scientifiques de haute renommée. Tous les contributeurs ont effectué un passage plus ou moins long à la Tour du Valat. Tous sont des scientifiques reconnus. Ils nous proposent ici, chacun pour le groupe d’espèces dont il est le spécialiste, une vision dynamique des populations sur cette durée. Loin d’être figée, l’avifaune camarguaise connaît d’importantes fluctuations et mutations. Les explications sont diverses et parfois étonnantes.

Depuis bien longtemps, les hommes ont cherché à domestiquer et à utiliser la Camargue. Certes, le folklore retient le cheval Camargue monté par un gardian et les taureaux, sans oublier les Saintes-Maries-de-la-Mer. Mais la Camargue actuelle est plutôt façonnée par les salines et par la riziculture. Face à ces deux types de mise en valeur, souvent en conflit car l’une veut du sel et l’autre cherche à l’évacuer, on a vu apparaître dans les années 1920 les premières surfaces protégées. En effet, la Société d’Acclimatation, qui deviendra après la Seconde Guerre mondiale la Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN), va participer à la création de la Réserve Nationale de Camargue sur 13 000 hectares. Elle gère toujours cet espace aujourd’hui et n’importe quel ornithologue amateur ou simple touriste de passage ne manquera pas de s’arrêter à La Capelière, siège de la Réserve, où, en plus des intéressantes expositions présentes, il pourra découvrir grâce à des observatoires cette impressionnante richesse ornithologique dont nous parlions. La reconnaissance de l’exceptionnalité avifaunistique et de l’intérêt scientifique de la Camargue ne date donc pas d’hier. La Tour du Valat est venue démultiplier l’effort de recherche. Nous avons ici, à travers cet ouvrage d’une grande clarté, même pour les non spécialistes, un vibrant plaidoyer pour l’inscription des études dans la durée qui seule peut permettre d’appréhender les transformations biologiques, leurs causes et leurs conséquences écologiques.

Centrées sur les dynamiques des populations et sur les causes des variations positives et négatives, les études mettent en évidence le rôle important de l’avifaune en temps que bio-indicateur de la qualité et des transformations subies par les milieux. Ainsi, on voit, par exemple, se mettre en place une homogénéisation des milieux hautement préjudiciable, non pas aux effectifs de certaines espèces notamment celles qui sont chassées, mais à la diversité des espèces présentes sur les sites.

Un regret vient cependant ternir l’image de cet ouvrage : l’infographie n’est parfois pas à la hauteur de la qualité des textes. Ainsi, le statut foncier des réserves est public et non privé (tableau 5 page 49). La figure 2 page 214 est incompréhensible en l’absence de légende : comment comprendre les graphiques circulaires présentant la composition des pelotes de régurgitation récoltées sur les différentes colonies du Goéland leucophée (Larus michahellis) en Camargue en l’absence du code des couleurs ? C’est dommage pour un livre de cette tenue.


Rémi Luglia
( Mis en ligne le 24/01/2005 )
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