|
|
| Musique Classique &Opéra -> Musique orchestrale |
 Symphonie n°2 Le Double
Henri Dutilleux (1916-2013)
Chorale "La Lauzeta"( choeur )
Orchestre du Capitole de Toulouse
Michel Plasson( direction )
EMI / EMI 2002
ffff Télérama 2002
TT : 71 mn.
7243 5571432 9
2 CD |
+ Métaboles
The Shadows of Time
Enregistrement (studio) : juin 1998 (Symphonie), janvier 2001. Stéréo DDD. Orchestre très présent mais parfaitement équilibré. Chanteurs un peu en avant.
Notice (français, anglais, allemand) très complète et intéressante, signé Myriam Soumagnac.
Imprimer
Dans le court texte qui introduit la remarquable présentation de Myriam Soumagnac, Henri Dutilleux rappelle les parrains d'exception qui, depuis une cinquantaine d'années, ont accompagné ses oeuvres au concert comme au disque : Charles Munch, George Szell, Seiji Ozawa... (et on pourrait ajouter : Ansermet, Baudo, Dutoit, Barenboim...) C'est dire l'attrait exercé par cet univers musical sur les plus grands chefs, et ce dès les premiers opus. C'est dire aussi à quelles comparaisons s'expose désormais tout nouvel enregistrement.
Après une fréquentation régulière au concert, Michel Plasson réalise ici, sauf erreur de notre part, son premier disque Dutilleux. Le programme, qui associe deux compositions "de jeunesse" (la symphonie a été créée en 1959, Métaboles en 1965) au récent Shadows of Time (1997), donne une fausse impression de "parcours". Car si les moyens évoluent d'une partition à l'autre (dialogue en miroir d'un grand orchestre et d'un orchestre de chambre dans la symphonie, incursion des voix d'enfant dans The Shadows of Time, exercices subtils de variation dans Métaboles), le matériau traité frappe par sa cohérence, son unité. Là n'est sans doute pas le moindre des mystères de cette musique, à la fois infiniment séduisante dans ses métamorphoses et profondément continue.
L'approche de Plasson est digne du chef qui exhuma les grandes partitions symphoniques de la charnière XIXe-XXe siècle : par leur raffinement sonore comme par leur vitalité essentielle, ces pages rappellent irrésistiblement la place qu'occupèrent un Dukas, un Schmitt ou un Ravel dans la formation du compositeur. On ne s'étonnera donc pas que l'Orchestre du Capitole signe des Métaboles d'une souplesse fiévreuse (transition d'"Obsessionnel" à "Torpide", hiératisme incandescent de "Linéaire") ou une symphonie d'un foisonnement timbrique et ryhtmique fascinant. Mais cette lecture purement sensuelle a ses limites, et c'est dans The Shadows of Time qu'elles se font sentir. Partition traversée par une sombre pulsation culminant dans le mouvement central ("Mémoire des ombres", en hommage aux enfants victimes de la Seconde Guerre mondiale), elle demande un investissement dramatique plus perceptible, un emballement du discours qu'Ozawa avait si bien réalisé dans son enregistrement princeps. Ici, l'orchestre chatoie, à défaut de saisir l'auditeur. Et on se prend à rêver à ce qu'un Munch aurait tiré de cette partition...
Mais ce n'est là qu'infime réserve en regard du splendide travail réalisé par Michel Plasson. A quand un autre rendez-vous entre ces deux grands messieurs de la musique française ?
Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 04/01/2002 )
Imprimer | |
|
|
|
|
|