|
Musique Classique &Opéra -> Musique orchestrale |
Ludwig van Beethoven - Symphonies N°1 & N°6 Pastorale Ludwig van Beethoven (1770-1827) Minnesota Orchestra Osmo Vanska
BIS Codaex distribution 2008 BIS 1716 | Super Audio CD hybride stéréo/multicanal Imprimer
Voici certainement un des volets les plus aboutis de lintégrale en cours des symphonies de Beethoven par Osmo Vanska. La première symphonie du maître de Bonn vit sa création à Vienne, au National Hoftheater, en 1800, et la critique dalors fut partagée : «Plutôt une musique militaire quune musique dorchestre densemble», ou encore, «Hélas ! On ne fait que déchirer bruyamment loreille, sans jamais parler au cur».
La symphonie N°6 en fa majeur Op. 68 dite «Pastorale» est dun tout autre acabit que lopus 21. Elle fut créée huit ans plus tard en 1808 à Vienne. Là aussi, la critique fut partagée et de grands noms du monde musical donnèrent leur avis. Ainsi, Hector Berlioz en 1838 : «Cet étonnant paysage semble avoir été composé par Poussin et dessiné par Michel-Ange. Lauteur a sans doute créé cet admirable adagio [sic ! Au Bord du Ruisseau] couché dans lherbe, les yeux aux ciel, loreille au vent, fasciné par mille et mille doux reflets de sons et de lumière, regardant et écoutant à la fois les petites vagues blanches, scintillantes du ruisseau, se brisant avec un léger bruit sur les cailloux du rivage ; cest délicieux». Ou encore Claude Debussy en 1903 : «La popularité de la Symphonie Pastorale est faite du malentendu qui existe assez généralement entre la nature et les hommes. Voyez la scène au bord du ruisseau !... Ruisseau où les bufs viennent apparemment boire (la voix des bassons minvite à le croire). Dans cette symphonie, Beethoven est responsable dune époque où lon ne voyait la nature quà travers les livres
Cela se vérifie dans lOrage qui fait partie de cette même symphonie, où la terreur des êtres et des choses se drape dans les plis du manteau romantique, pendant que roule un tonnerre pas trop sérieux».
A la tête de lorchestre du Minnesota, Osmo Vanska offre ici une vision claire, légère, sans emphase, de ces partitions. Sous sa direction, la Pastorale retrouve sa place dans une tradition classique plutôt que romantique. Certes, cette «légèreté» peur déranger, mais le discours musical est infaillible car pensé de bout en bout comme une peinture idéale où la beauté viendrait des couleurs et non du sujet. Un disque admirable.
Jean-Jacques Millo ( Mis en ligne le 27/03/2008 ) Imprimer
Ailleurs sur le web : Lien vers le site de Opus HD Magazine | |
|
|
|
|