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L'Oiseau de feu (suite de ballet), Jeu de cartes
Igor Stravinsky (1882-1971)
Josep Pons
 Orchestre de la ville de Grenade

Harmonia Mundi / Harmonia Mundi 2001   
ffff Télérama 2001
TT :  58 mn.
HMC 901728
1 CD

Enregistrement (studio) : juillet 2000. Stéréo DDD. Prise de son détaillée et sans fioritures.
Notice (français anglais allemand) concise et informative.

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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Stravinsky révise ses œuvres « russes » pour des raisons de droits d’auteur. Cela va de changements imperceptibles (le Sacre du Printemps 1913/1947) jusqu’à la réorganisation sous forme de suite du ballet l’Oiseau de feu (1910), dont la création à Paris par les Ballets Russes a été le premier triomphe de Stravinsky. Il en tirera en 1912 une suite, formée des passages les plus dramatiques et conservant le même effectif orchestral pléthorique (plus de 100 exécutants). En 1919, il écrit une deuxième suite – la plus connue ; elle va vers davantage de concision et l’orchestre est « réduit » à 80 musiciens. Les changements opérés en 1945 sur cette deuxième mouture sont tels qu’elle en devient une troisième suite à part entière, connue sous le nom de « suite de ballet ». Elle est plus longue que la version de 1919 et demande un orchestre de 55 musiciens. Curieusement, elle n'est presque jamais donnée au concert et au disque.
Josep Pons interprète cette partition comme du Stravinsky néo-classique, c’est à dire sèchement, avec distance. L’œuvre est dépouillée de son romantisme opulent. Est-ce un contresens ? Stravinsky lui-même, révisant la partition en 1945, avouait qu’il avait l’impression d’étudier l’œuvre d’un autre compositeur. Au bout du compte, cette lecture peu orthodoxe ne dénature nullement l’esprit de cette pièce et la rapproche des ballets composés à cette période tels le Baiser de la Fée, Orphée, Scènes de ballet ou Jeux de cartes.
C’est ce dernier, justement, qui complète le programme. André Boucourechliev considérait ce ballet comme « l’une des œuvres les plus éclectiques de son auteur ». On y entend des pastiches de Johann Strauss, Ravel, Rossini et… Stravinsky lui-même ! L’orchestration en est mordante, acide, voire acérée. Chaque acte – chaque donne – débute par une péroraison majestueuse, « baroquisante ». C’est peut-être là que réside la faiblesse de l’enregistrement : à force de rester objectif et distant, Josep Pons ôte tout l’humour et le second degré qui font le sel de cette «partie de poker en musique ». L’ensemble sonne peu inspiré, sans esprit, sans malice. Dommage, car l’Orchestre de la ville de Grenade ne manque pas de qualités.
Un disque honnête qui a l’avantage de présenter une lecture originale et audacieuse de la rare troisième suite de l’Oiseau de feu. Les tenants d’une version plus « romantique » se tourneront vers les deux enregistrements de l’Orchestre du Concertgebouw (Carlo Maria Giulini, Sony ou Riccardo Chailly, Decca). Concernant Jeu de Cartes, la version d’Esa-Pekka Salonen (Philarmonia, Sony, couplé avec la version originale de l’Oiseau de feu) est incontournable – tout autant que la lecture de Gaetano Delogu, avec le Philharmonique Tchèque (Chant du Monde).


Maxime Kapriélian
( Mis en ligne le 29/06/2001 )
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