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Ispettore Palmieri
avec Enzo G. Castellari, Fabio Testi, Vincent Gardenia, Salvatore Borghese
Artus Films 2015 / 13,90 € - 91.05 ffr.
Durée film 100 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma, Pays : Italie, 1976
Sortie DVD : Mai 2015
Titre original : Il Grande racket
Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 1.85
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français, Italien 2.0
Sous-titres : Français
Bonus :
- «De la grande violence», par Curd Ridel (35 min.)
- Diaporama daffiches et de photos
- Bandes annonces
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Une belle découverte que cet Inspecteur Harry à l'italienne, datant de 1976. «Belle» doit être évidement pris en un sens particulier dans la mesure ou il s'agit d'un film violent. Son insertion dans la collection «Polar» qu'Artus vient de lancer en est d'ailleurs ambiguë... Il n'y a guère d'enquête, de psychologie, de second degré dans ce Big racket qui est plus un film policier purement d'action qu'un véritable polar : ici, destructions, incendies volontaires, violences, passages à tabac, viols (dans la version présentée ici, mais ces scènes avait été censurées dans la version originale), fusillades, et autres meurtres laissent peu de place au reste.
Et pourtant il s'agit d'une réussite dans le genre. Le récit est bien mené, sur un rythme effréné, les personnages savamment dessinés, l'image est belle, la musique soutient le tout de façon dramatisante et adaptée au genre. Les acteurs sont plutôt bons, tout particulièrement Fabio Testi.
L'intrigue est classique : un policier, l'inspecteur Palmieri (interprété par Fabio Testi), doit lutter contre une pieuvre mafieuse qui s'attaque avec une violence phénoménale aux commerçants de Rome. Lors d'une échauffourée, le gang tue également l'adjoint de Palmieri. Lassé des protections de ce groupe dégénéré qui est remis en liberté à chaque fois qu'il parvient à l'arrêter, l'inspecteur Palmieri décide de s'affranchir des règles classiques de la police et de partir au combat avec une équipe de mercenaires composée d'anciens repris de justice et de victimes du gang. Le tout finira dans une mer de sang lors d'un combat épique.
Il faut noter qu'autour des années 70, le cinéma italien a importé et adapté de nombreux films de genre dont les couleurs n'étaient pas forcément très locales... qu'on pense aux westerns «spaghetti» ou aux films de science-fiction, aux «ciné-fumetti» (notamment ceux diffusés par Artus). Ici, bien qu'inspirée de modèles états-uniens, l'histoire est parfaitement italianisée. Les revendications sociales et politiques débouchant sur des actions violentes, la montée des mafia et de l'insécurité, l'impuissance volontaire ou non - des autorités sont autant d'aspects qui font partie du paysage politique italien des années de plomb.
Bien sûr on pourra reprocher à ce film sa vision manichéenne, pour tout dire «de droite», de la société. Ici, on ne se préoccupe pas de la situation sociale, il y a les gentils et les méchants, et la seule façon d'éradiquer la violence est de la déployer soi-même de la façon la plus radicale et sans mesure. Le but est bien sûr qu'à la mort de chacun des mafieux, notamment dans la scène finale, le spectateur éprouve un soulagement sans arrière-pensée et qu'il se sente mieux à la fin du film ! De ce point de vue, c'est réussi... Et puis on peut mettre au crédit de ce Big racket quelques traits d'humour et quelques saillies politiques non sans intérêt (qu'on pense à la diatribe de l'avocat véreux à la fin).
A noter qu'Enzo Castellari, le réalisateur de ce film, fut l'un de ces réalisateurs-phares de la vague de films de genre évoquée plus haut. Avec Franco Nero et Fabio Testi, il tenait deux acteurs parfaitement en phase avec sa vision du cinéma, et, ensemble, ils purent fabriquer quelques grands films, par exemple Keoma, film au centre de la causerie-catalogue hyper informée que Curd Ridel nous offre dans le bonus de ce DVD.
En conclusion, si l'on n'a pas peur d'assister à la mort violente d'une centaine de personnes, qu'on s'intéresse au genre action et qu'on veut avoir le plaisir de voir ce bel acteur qu'est Fabio Testi (et qui fut malheureusement sous-estimé malgré quelques rôles chez De Sica, Zulawski ou Chabrol), ce film est indéniablement à visionner.
Alexandre Pavin
( Mis en ligne le 13/07/2015 )
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