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Le crime n’assure pas
avec Billy Wilder, Fred MacMurray, Barbara Stanwyck, Edward G. Robinson
Carlotta Films 2006 /  27  € - 176.85 ffr.
Durée film 103 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : USA, 1944
Titre original : Double indemnity

Version : 2 DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 4/3
Format image : 1.33 (noir et blanc)
Format audio : Anglais (Mono et DTS mono, Français (Mono)
Sous-titres : Français

Double DVD Collector

DVD 1 :
- Film
- Commentaire audio du scénariste Lem Dobbs et de l’historien du cinéma Nick Redman

DVD 2 :
- Double indemnity version TV - 1973 (70 mn)
- Les Ombres du suspense (38 mn), documentaire inédit sur le film, composé d’entretiens avec des spécialistes du cinéma hollywoodien, ainsi que William Friedkin et James Ellroy
- La Dernière cigarette (35 mn), enquête exclusive à l’édition française sur les motivations de Billy Wilder et du héros du film. Entretiens avec Jean-Pierre Morel, professeur de littérature comparée à Paris-III et Marc Cerisuelo, auteur de Billy Wilder, un malin plaisir

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Jovial et entreprenant, Walter Neff, agent d’assurance efficace, rencontre une jolie blonde qui s’ennuie et qui ne pense qu’à se débarrasser de son mari. Ils s’aiment, manigancent, et réalisent le crime qui leur fera toucher le pactole. Mais le crime parfait n’existe pas et les motivations de la séduisante Phyllis sont plus troubles que prévu… Bienvenue dans le monde impitoyable du film noir.

«J’ai tué un homme. Pour de l’argent, et pour une femme. Je n’ai pas eu l’argent, et je n’ai pas eu la femme. Bien joué, non ?» Ainsi se confesse Neff (Fred MacMurray), résumant en quelques mots incisifs ce qui fait l’essence des grands films noirs : une ambition, un amour impossible et l’échec d’un crime qui décidément ne paie pas. Elle était pourtant plutôt bien ficelée cette arnaque à l’assurance, par un professionnel du genre. Mais on trouve toujours plus malin que soi (en l’occurrence, Keyes, le chef du contentieux, interprété par Edward G. Robinson) et l'on se fait souvent manipuler. Par un bracelet à la cheville et un parfum de chèvrefeuille...

Assurance sur la mort est un modèle du film noir. Mais en mettant en scène des Américains moyens motivés pas une seule chose, l’argent, il se démarque des autres grandes œuvres du genre (comme La Griffe du passé, de Jacques Tourneur, par exemple) qui introduisent une notion de destinée implacable. Ici, les protagonistes ne sont pas les pantins de la fatalité, ils font des choix et les assument. Ils sont animés par les instincts les plus sombres : tuer pour se prouver qu’ils ne sont pas comme les autres, tuer pour vivre mieux, tuer pour 50 000 dollars. Et pourtant, on finit par s’attacher à eux.

Billy Wilder met en scène un couple trouble, aux motivations incertaines. Neff est d’allure bonhomme, le gendre idéal, au physique avenant et rassurant de Fred MacMurray. Mais il peut aussi être terriblement cynique et calculateur : il drague Phyllis dès la première seconde, de manière assez directe. Puis, il lui suggère presque de se débarrasser de son mari et enfin fomente le coup millimétré. Elle, de son côté, joue parfaitement la femme malheureuse en ménage, mais elle se révèle rapidement perverse et manipulatrice. Barbara Stanwyck, sous une curieuse perruque blonde qui a suscité beaucoup de commentaires à Hollywood, excelle dans ce rôle malsain, avec sa démarche vulgaire, son petit sourire inquiet et ses airs d’en vouloir toujours plus. A leurs côtés, on trouve un Edward G. Robinson en grande forme, dans le rôle de l’enquêteur pointilleux et exubérant de la compagnie d’assurance. Lui qui incarne l’image du gangster des films des années 30 trouve ici un rôle truculent à sa mesure.

Pour réaliser Assurance sur la mort, qui est seulement son quatrième long métrage en tant que réalisateur, Billy Wilder s’est entouré d’une équipe de haute tenue. L’auteur du Grand sommeil, Raymond Chandler, avec qui Wilder passera des semaines infernales sur l’adaptation du roman de James Cain (déjà auteur du Facteur sonne toujours deux fois), écrit des dialogues terriblement piquants et des atmosphères chargées d'érotisme et de frustration. Le directeur de la photo, John Seitz, joue avec l’ombre et la poussière ambiante avec une grande finesse. Enfin, la musique de Miklos Rozsa souligne le parfum de crime qui flotte cet été-là à Los Angeles.

Le double DVD édité par Carlotta propose des bonus fort intéressants. En plus du remake pour la télé tourné dans les années 70, figurent en effet deux documentaires. Le premier est américain et interroge des spécialistes du cinéma hollywoodien de cette époque, et du film noir en particulier, qui tous expliquent leur admiration pour Assurance sur la mort. On y apprend des dizaines d’anecdotes sur la production et le tournage et l'on y retrouve le cinéaste William Friedkin et l’écrivain James Ellroy, en qualité de fans de luxe. Le second, intitulé La Dernière cigarette, se penche plus particulièrement sur le sens des images et les motivations de Wilder. Deux universitaires français évoquent, dans une mise en scène façon enquête un peu fatigante, la fin alternative, tournée mais abandonnée, qui mettait en scène l’exécution en chambre à gaz de Neff.

Cette édition collector rend ainsi un parfait hommage à ce qui reste comme l'un des plus grands films noirs jamais réalisés.


Benjamin Roure
( Mis en ligne le 29/11/2006 )
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