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Films  ->  Fantastique / Science-Fiction  
Faust psychédélique, tendance Hulk
avec Piero Vivarelli, Magda Konopka, Julio Peña
Artus Films 2014 /  19.90  € - 130.35 ffr.
Durée film 86 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : Italie, Espagne, 1968
Sortie DVD : Avril 2014

Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 2.35
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Italien, Français 2.0 mono
Sous-titres : Français


Bonus :
- ''Les super vilains italiens'', par Eric Peretti
- Diaporama d’affiches et de photos
- Bande annonce
- Livret de 60 pages

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Marnie Bannister est une femme au visage pour le moins ingrat. Elle est l'assistante d'un médecin qui est à deux doigts de mettre au point un sérum de jeunesse. Par prudence, il refuse d'étendre ses tests - qui en sont encore au stade de l'expérimentation animale - aux êtres humains alors que Marnie ne rêve que d'une chose : avaler cette potion magique en laquelle elle veut croire. Après s'être débarrassé violemment de son mentor, elle avale le produit. Elle est désormais belle certes, mais elle ne pense plus qu'à l'argent et se retrouve dénuée de toute morale, n'hésitant pas à continuer de tuer sans vergogne... Malchance supplémentaire : la potion n'a d'effet que temporairement.

Ce film est l'adaptation fidèle d'une bande dessinée italienne appartenant au genre «Fumetti neri», des BD à la fois noires et fantastiques. Après la Seconde Guerre mondiale, l'Italie produira plusieurs séries de super-héros ou super-anti-héros, dont Satanik créée par Max Bunker et Magnus, l'une des très rares femmes de ce mouvement. Un certain nombre de ces bandes dessinées seront adaptées au cinéma à la fin des années soixante. Tel fut le cas de Satanik en 1968, par Piero Vivarelli. A l'époque, le succès est mitigé, mais c'est le mérite d'Artus – ici comme en d'autres circonstances – de servir l'histoire du cinéma en rééditant des films historiques comme celui-ci, d'ailleurs accompagné de bonus instructifs : d'une part, l'interview de l'un des acteurs qui ressuscite l'ambiance lors du tournage du film et où l'on apprend que l'un des fils de Mussolini (Romano, le jazzman) a aidé à la production de ce film ; d'autre part une micro-conférence d'Eric Peretti sur les génies du crime dans le cinéma populaire européen. Le coffret est complété par un très intéressant petit opuscule d'Alain Petit; «Super héros – super vilains», brillamment illustré.

Le film a tous les attributs du cinéma dit bis. Les faiblesses bien sûr mais également le charme, l'inventivité et la liberté qui, avec le temps, ont pris le pas sur les défauts. On adore par exemple la poésie de la scène du crime du professeur : Marnie Bannister se réveille, non seulement jeune, mais avec une jupe plus courte et des cheveux rallongés ! A la disparition des effets du sérum, on pourra observer des manifestations inverses de sorte que le personnage de Marnie Bannister restera toujours cohérent, au sens graphique et du point de vue des auteurs... On apprécie le souci des décors et des costumes, des lumières ou encore de la musique. Bien sûr, le maquillage «horrible» de Marnie n'est pas très crédible, mais sa poésie compense largement ce manque de réalisme.

Production internationale italo-espagnole, en langue italienne, mais avec des rôles britanniques, se déroulant partiellement en Espagne et en Suisse, à Genève, et tourné avec une actrice principale polonaise (Magda Konopka, qui fera carrière essentiellement en Italie, en tournant dans ce type de films érotico-fantastico-bis), ce film est un modèle de collaboration européenne. Il fleure bon une époque où on ne s'embarrassait pas toujours de la recherche de la perfection mais ou l'énergie et la bonne volonté compensaient largement les manques, en en faisant même parfois des réussites.

Un cinéma de bricoleurs passionnés, modestes et travailleurs à tous les niveaux, proche de l'essence de l'art filmique.


Alexandre Pavin
( Mis en ligne le 15/07/2014 )
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