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Films -> Fantastique / Science-Fiction |
Une Alice pas lisse avec Jan Svankmajer, Kristina Kohoutova Malavida 2014 / 17 € - 111.35 ffr. Durée film 86 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : Tchécoslovaquie, 1988
Sortie DVD : 2014
Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 1.37
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Tchèque, mono
Sous-titres : Français
Bonus : Aucun Imprimer
Dorigine tchèque, Jan Svankmajer est l'un des derniers cinéastes surréalistes, auteur de nombreux courts-métrages (dont Obscurité, lumière, obscurité). Alice est son premier long métrage, librement inspiré du célèbre livre de Carroll. Autant dire que le spectateur risque dêtre déboussolé par cette vision iconoclaste qui joue sur plusieurs plans.
Jan Svankmajer est influencé par plusieurs éléments dont l'art des marionnettes - ce qui en République Tchèque se comprend aisément - et le peintre Archimboldo. Son animation na rien de lisse ; elle est présentée comme volontairement imparfaite dans sa structure, bien loin des techniques contemporaines des films danimation (souvent américains). Il faut dire quen République tchèque, limperfection est une problématique majeure, une fondation fondamentale et constitutive de lêtre humain, la perfection étant considérée comme un avatar du kitsch. Que lon songe à Milan Kundera.
Le spectateur est plongé dans un monde de rêve, mais dun rêve réel, fait de terreurs, morbides et drôles, beaucoup plus proche de lunivers enfantin que de l'univers rose et sirupeux des contes modernes. Par exemple, le fameux lapin toujours en retard est rempli de sciure quil ne cesse de perdre (et de manger). Déboulent aussi des squelettes et autres créatures fort inquiétantes autant que ridicules. La petite Alice, jouée par Kristina Kohoutova, est remarquable.
Le style de Svankmajer est volontairement brisé, heurté, proche de la structure du rêve, renforcé par la méthode du collage, dans la lignée des premiers films de Luis Buñuel et du surréalisme français mais avec lhumour tchèque en plus et sans idéologie politique. Le cinéaste tchèque indique la frontière indiscernable entre le rêve et la réalité, proche en cela du film de Buster Keaton, Sherlock Junior (1924).
Cette Alice mérite grandement dêtre (re)découverte pour sa beauté baroque, sa poésie singulière, infiniment étrange et drôle. Un chef duvre nullement usurpé. On espère que Malavida publiera d'autres films du cinéaste, comme Les Conspirateurs du plaisir ou Otesanek.
Yannick Rolandeau ( Mis en ligne le 22/12/2014 ) Imprimer | |
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