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Méchante avec de jolis seins (*)
avec Jess Franco, Shirley Eaton, George Sanders, Richard Wyler
Artus Films 2014 / 12.90 € - 84.5 ffr.
Durée film 93 mn.
Classification : - 16 ans |
Sortie Cinéma, Pays : Espagne, USA, Royaume Uni, 1969
Sortie DVD : Février 2014
Titre original : La Ciudad sin Hombres / The Girl from Rio
Version : 1 DVD-9, toutes zones
Format vidéo : PAL, Format 1.66
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Espagnol, Français Dolby Digital 2.0
Sous-titres : Français
Bonus :
- La Fille de Rio, par Alain Petit
- Diaporama daffiches et de photos
- Bandes annonces
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Jess Franco (Jesús, de son vrai prénom) est un personnage unique de l'histoire du cinéma. Décédé il y a moins d'un an, il s'agit d'un réalisateur qui tournait vite, parfois plus vite que ce qu'exigeait la production et qui ne doit pas être loin d'être le recordman du nombre de films tournés (environ 200) depuis L'Horrible docteur Orlof de 1961. C'est un réalisateur «à l'ancienne», venu de la musique, capable de tourner un long-métrage avec quatre ou cinq bouts de ficelles, en quelques jours, voire sans scénario... avec tous les défauts qu'on imagine, mais aussi et surtout avec tout le talent, l'énergie et l'inventivité que cela implique (par exemple la capacité à trouver parmi les décors naturels qui s'offrent à lui ceux qui s'adapteront à son film, fût-il non conventionnel), bref avec la capacité de revenir aux sources du bricolage cinématographique. N'oublions pas que Franco a aussi été l'assistant d'Orson Welles. Franco qui, plus que toute autre chose, veut tourner et avoir l'occasion d'approcher de jolies filles, s'est spécialisé en films d'horreur, en films de prison, en films érotiques notamment d'adaptation de classiques (Sade, Masoch, Mirbeau,...). Et son style baroque reconnaissable entre tous doit s'envisager comme le soupir de liberté d'un enfant élevé dans l'Espagne franquiste (nous faisons ici référence au «Caudillo»), une sorte de Franco contre Franco donc.
Ce film-ci, qui date de 1969, n'est sûrement pas son uvre la plus connue. Il s'agit d'un film de genre, d'un film ''pop art'', dont l'argument est simple : un détective privé arrive au Brésil (le film s'intitule Girl from Rio en anglais) où il doit échanger une mallette de billets contre une femme qui a été kidnappée. Il se retrouve rapidement lui-même kidnappé et emmené à Femina, une cité où ne vivent que des femmes-amazones, dirigée par Sumuru qui cherche à s'enrichir pour conquérir le monde et en particulier asservir les hommes. On aura deviné que les femmes sont (joliment) costumées de façon légère dans ce film, et pas seulement parce qu'on est au Brésil, qu'il fait chaud et que c'est l'époque du carnaval ! L'armée de Sumuru est équipée d'uniformes particulièrement seyants et échancrés.
En fait, il s'agit d'une sorte de James Bond sans l'hypocrisie hollywoodienne : ici les conquêtes et les ennemies du héros dévoilent en particulier leurs attributs mammaires sans détour bien que, tous comptes faits, le film reste assez prude. Notons que Shirley Eaton (qui interprète le rôle de Sumuru) fut «James Bond girl» cinq ans plus tôt dans Goldfinger, notons également que juste après ce film, elle arrêta le cinéma, à 32 ans. Qu'on en déduise ce qu'on veut, mais pas avant de l'avoir écoutée parler de son expérience du tournage (notamment son impression d'avoir été un peu trompée par l'ajout de la scène d'amour saphique de Sumuru, tournée avec une doublure approximative) dans l'une des interviews livrées en bonus du DVD.
Évidemment, le budget du film n'est pas tout à fait le même que celui d'un 007 et cela se voit à l'occasion de quelques scènes. Franco a tourné tellement vite qu'il a eu le temps de tourner un tiers de son film suivant, 99 Women, pendant la période prévue pour The Girl from Rio. Cependant, en prenant en compte les difficultés de production inhérentes à ce genre de film, on peut dire que si son côté série B est indéniable et s'il a quelques longueurs (voulues par le style de Franco), le charme de cet opus supporte assez bien le passage des années et qu'il est servi par des acteurs dévoués, notamment Georges Sanders dont c'est là l'un des derniers rôles. Quelques grands coups de zoom datent un peu le film, mais nul n'est parfait.
Les entretiens offerts en bonus méritent le détour. Celui avec Jess Franco est particulièrement intéressant pour comprendre à qui l'on a affaire. Le film de Jean-François Rauger, La Fille de Rio, est une explication de film également instructive.
(*) Il était trop tentant d'emprunter ce titre à Georges Brassens
Alexandre Pavin
( Mis en ligne le 14/03/2014 )
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