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Désopilant
avec Tenguiz Abouladze
Malavida 2015 / 
Classification : Tous publics

Moi, grand mère, Iliko et Ilarion (1962)
Géorgie, 1962, PAL, Format 1,37 - 90 min.
Zone 2, N&B, mono
Prix public conseillé : 15,00 €

L'Arbre du désir (1967)
Géorgie, 1977, PAL, Format1,66 - 107 min.
Zone 2, couleurs, mono
Prix public conseillé : 15,00 €

Un collier pour ma bien aimée (1971)
Géorgie, 1971, PAL, Format1,66 - 75 min.
Zone 2, couleurs, mono
Prix public conseillé : 15,00 €

Le Repentir (1984)
Géorgie, 1984, PAL, Format 1,66 - 153 min.
Zone 2, couleurs, mono
Prix public conseillé : 15,00 €

Sorties DVD : Avril 2015

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Tenguiz Abouladze (1924-1994) est l'un des cinéastes les plus connus de la Géorgie avec Otar Iosseliani, et tout aussi trublion que ce dernier. L’éditeur Malavida poursuit sa découverte des cinéastes d’Europe centrale pour notre plus grand plaisir, une cinématographie riche et, il est vrai, rarement revisitée.

Tenguiz Abouladzéa a suivi des études à l'École technique des chemins de fer avant de s’inscrire à l’institut de théâtre à Tbilissi. Il continue à Moscou dans la haute école d’État pour la cinématographie (VGIK) et termine ses études avec Dmitri Arakichvili (1953), un documentaire sur un compositeur géorgien, puis enchaîne avec un second documentaire, Notre palais (1954), avant de réaliser sept de films de fiction. En voici quatre par Malavida, parmi les meilleurs.

Moi, grand mère, Iliko et Ilarion (1962) d’après le roman de Nodar Doumbadze, est un film qui, bien que maladroit parfois, regorge de fantaisie ; ancré dans un village géorgien, le récit raconte l’histoire de Zuriko, orphelin élevé par une grand-mère sympathiquement acariâtre et deux voisins, Iliko et Illarion. Zuriko et Cira s'aiment beaucoup mais Zuriko doit partir à la ville pour étudier.

Truculent et drôle, le récit joue d’un ton décalé et sautillant, anti-naturaliste et sans esprit de sérieux, marqué aussi par la présence de la nature. Il dépeint des personnages hauts en couleurs et farfelues sur un mode emprunté au cinéma burlesque.

L'Arbre du désir (1967) est sans doute le chef d'œuvre de Tenguiz Abouladze, d’après plusieurs récits de Gueorgui Leonidze. Le film commence par une scène bouleversante. Dans un village du Caucase, avant la révolution, on assiste à la mort d’un cheval dans un champ éclatant de coquelicots. Celui-ci meurt (en pleurant) devant la tristesse de ses propriétaires. Au moment où le personnage doit achever le cheval avec un couteau, le cinéaste nous épargne une scène pénible en baignant l’écran dans la couleur rouge, une façon de conjuguer le tragique et la beauté. Nous assistons ensuite à la vie de ce village avec de multiples personnages plus farfelus les uns que les autres (une sorte de rencontre entre Fellini et Kusturica) avant de basculer dans le drame épique notamment par le début des amours entre Guédia et Marita, reprouvés par décision du Conseil des sages. La jeune fille se voit contrainte d'épouser Shota qui est issu d'une famille fortunée. Ayant fauté, elle est amenée dans une carriole au milieu du village sous la vindicte des habitants… Avec ce film poignant autant que beau, Tenguiz Abouladzé réalise une œuvre forte où l’humour bascule brusquement dans la tragédie.

Un collier pour ma bien aimée (1971) évoque sur un mode poétique et bucolique l’aventure d’un jeune homme, Bahadour, qui veut épouser Serminaz, dans un village de Géorgie. Mais le projet est remis en question par plusieurs prétendants... Pour être l'élu, il doit offrir à sa fiancée le plus beau cadeau qui soit. Le jeune homme part à la recherche de ce présent à travers les montagnes du Caucase où il rencontre des personnages désopilants. Le film est nimbé d'un humour particulier et poétique, sans parvenir toutefois à atteindre la réussite de L'Arbre du désir.

Enfin, Le Repentir (1984), qui reçut le Grand prix du film au festival de Cannes en 1985, est plus sérieux dans sa trame. Il raconte l’histoire de Varlam Arabidze, maire tyrannique d'une ville de Géorgie, qui est enterré en grande pompe. Mais sa tombe est régulièrement profanée et son cadavre déterré. La coupable n’est autre que Keti Barateli, qui venge ses parents artistes, déportés et tués par Arabidze. Empruntant certains traits au surréalisme, le film est une fable anti-totalitaire. Si le début est formidable, il souffre d'un esprit de sérieux qui lui retire de sa impact, s’éternisant dans certaines scènes. Sans doute marqué par le stalinisme, Tenguiz Abouladze a quelque peu perdu ici de sa fantaisie créatrice pour réaliser une œuvre plus sérieuse et moins accomplie.


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 13/07/2015 )
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