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Films  ->  Comédie dramatique  
Quatuor
avec Les frères Larrieu, Sergi Lopez, Sabine Azéma, Daniel Auteuil, Amira Casar
TF1 Vidéo 2006 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 98 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 2005, France

Version : DVD 9/Zone 2
Format iamge : 16/9 compatible 4/3
Format vidéo : 1.66 (couleurs)
Format audio : Français (Dolby Digital 5.1)

Bonus :
- Bande annonce
- Commentaire audio des réalisateurs
- Film du tournage (30 min)

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Menacés par la retraite, quittés par leur fille devenue femme hors du nid familial, engoncés dans les habitudes petites-bourgeoises de leur existence, les golfs du dimanche, les apéritifs de fin de semaine, William (Daniel Auteuil) et Madeleine (Sabine Azéma) trouvent inopinément une excitante échappée belle… C’est une maison narguant les lignes féminines du Vercors, dont un séchoir à noix, en hauteur, donne un panorama unique sur la campagne environnante. Madeleine découvre le lieu par hasard au gré d’une escapade pour peindre en nature. Là, elle rencontre Adam (Sergi López), maire du hameau local, une barrique aveugle, intrigante, qui lui présente la propriété, que Madeleine présentera aussitôt à William, qui, aussitôt, voudra l’acheter… Clé des champs idéale pour un couple en perte de vitesse. Dans ce rêve façon Maisons & Jardins, au contact d’Adam et… Eva (Amira Casar) son épouse, William et Madeleine goûtent à quelques fruits défendus, pour une cure de jouvence en douceur et sensualité…

Car cet Eden est autant celui d’un fantasmatique retour à la nature, que de plaisirs innocents et charnels… Dans un état d’adolescence retrouvée, le couple se laisse aller à une enivrante dérive. Quand leurs contemporains se déchirent dans de très convenues histoires d’adultère, eux, se renforcent dans les joies de l’échangisme, formant avec Adam et Eva, ce couple de couples…

Cette montée du désir, les frères Larrieu la dépeignent admirablement, jouant de références, de sous-entendus plus ou moins explicites. Un regard, une caresse presque innocente, un silence appuyé sur un regard qui s’attarde… Peu à peu, les quatre êtres montent les marches de leur acoquinement (l’escalier, en l’occurrence, joue un rôle évident dans la maison), de l’amitié au mélangisme, du mélangisme à l’échangisme et enfin, une histoire d’amour, à quatre. Tout tourne autour des jeux de lumière et d’obscurité, lampes éteintes ou allumées par William, feux éteints, alimentés, parfois incendiaires, bougies mutiques, et le soleil couchant sur la prairie et la demeure rurale. Qu’Adam soit aveugle ne surprend donc pas, lui qui joue justement, dans l’intrigue, le rôle de l’éclaireur, plus sensible que les autres aux teintes d’un son, et les déclinaisons d’un parfum. Sergi López est parfait dans le rôle, d’autant plus expressif que ses yeux sont masqués par des lunettes noires, tout comme sont saisissantes les nombreuses scènes d’obscurité, excitantes, forçant le spectateur, comme les personnages du film, à une irrésistible exacerbation des sens.

Les frères réalisateurs sont des pointillistes esthètes, chez qui un détail doit être lourd de sens. Les commentaires qu’ils proposent en bonus du présent DVD le soulignent, avec un chavirant accent ensoleillé ! La plupart des plans empruntent, tel à Buñuel ou Resnais, tel autre à Gauguin ou Renoir, disent-ils… La musique, de même, joue sa partition, si l’on peut dire : Brel, Bill Evans, de grands standards de piano ou de jazz, participent de la «sprezzatura» ambiante, cette nonchalance plus bourgeoise que bohème, qui conduit à la transgression… Peut-être peut-on leur reprocher des dialogues parfois trop écrits, à la Rohmer, qui enserrent un peu trop les acteurs dans leurs personnages, manquant de souffle. D’autres diront que cela ajoute au charme désuet, suranné, de ce conte moderne et citadin, variation du mythe du retour à l’état de nature, de ce très humain besoin de virginité.

Un making of quelque peu abscons complète les bonus : suivant l’ordre chronologique des 35 jours de tournage, il offre un ensemble brouillon, peu didactique, mêlant images et bandes son, peu convaincant.


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 10/05/2006 )
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