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Mon copain le kappa
avec Keiichi  Hara
Kaze 2009 /  34.95  € - 228.92 ffr.
Durée film 135 mn.
Classification : Tous publics

Sortie cinéma, Pays : 2007, Japon

Version : 1 DVD/Zone 2
Format vidéo : 16/9, PAL
Format image : 1.3 (couleurs)
Format audio : Français (Dolby Digital 5.1 et 2.0) – Japonais, Italien (Dolby Digital 5.1 & 2.0)
Sous-titres : Français, Néerlandais, Italien

Bonus :
- 1 livret
- 2 ex-libris
- DVD de bonus

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Après avoir vu son père mourir sous ses yeux, assassiné par un samouraï, le jeune kappa Coo est englouti dans un tremblement de terre. Trois siècles s’écoulent avant qu’il ne soit découvert par Kôichi. L’écolier décide d’adopter Coo et de le ramener à la maison. Mais ce nouvel arrivant va rapidement bouleverser le quotidien tranquille de cette famille de japonais moyens.

Conte moderne touchant et lucide, Un été avec Coo rassemble tous les éléments nécessaires à une histoire captivante. Tout d’abord, le personnage de Coo lui-même vaut le détour. Avec ses grands yeux naïfs et sa face de crapaud attendrissante, ce petit être extrêmement sympathique fait montre d’une malice et d’une intelligence de bon aloi. Ce qui aurait pu tourner à la mièvrerie insipide s’élève, grâce à ce protagoniste charismatique, à une satire peu complaisante de notre société. En effet, les dialogues enlevés et très inspirés de l’œuvre, notamment par le truchement de petites phrases incisives, dresse un portrait plutôt noir de la nature humaine. Une autocritique pertinente découle ainsi du film, avec un constat bien triste à la clef : l’incapacité de l’Homme à vivre en harmonie avec son environnement, et son extraordinaire propension à détruire tout ce qu’il touche. Le point d’orgue de cette diatribe est atteint lors d’un virulent pamphlet contre les médias en général, avides de scoops et de nouvelles racoleuses. Leur imbécillité prêterait à rire si elle n’était pas aussi dévastatrice et lourde de conséquences…

Ensuite, mentionnons les autres personnages, qui apportent tous leur pierre à l’édifice de cette production de qualité : une petite sœur acariâtre et jalouse, une mère qui tient la bourse du ménage d’une main de fer, et un Kôichi tout d’abord insouciant, qui va progressivement se confronter aux dures réalités de la vie. Le graphisme, soigné, confère à ces êtres animés un incroyable souffle de vie, leur permettant de littéralement crever l’écran. Ambiances hyperréalistes et scènes d’action époustouflantes ponctuent cette jolie histoire fantastique, à laquelle l’humour et l’émotion du scénario ajoutent une dynamique entraînante.

Enfin, l’animé réalise un choc des cultures tout à fait atypique en réunissant sous un même toit l’un des derniers vestiges de la mythologie nippone et une famille moderne initialement ancrée dans un matérialisme aliénant. Le jeune kappa, qui n’a pas sa langue dans sa poche, va paradoxalement créer le lien entre les différents membres de la famille de Kôichi, usant d’un pouvoir de rassemblement inattendu. Cette amitié improbable et très tendre prend rapidement les allures d’un appel à la tolérance et au partage, sans jamais tomber dans le cliché de l'abêtissement sentimentalo-correct.

Épopée poignante à voir de toute urgence, Un été avec Coo retrace le tourbillon de la vie, avec ses joies et ses peines. Car même si celle-ci reste somme toute abjecte, l’œuvre nous rappelle qu’elle vaut la peine d’être vécue... jusqu’à la lie afin d’en extraire la substantifique moelle.


Océane Brunet
( Mis en ligne le 17/04/2009 )
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