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Le calvaire de Maria-du-camp
Emile  Brami   Histoire de la poupée
Ecriture 2000 /  2.21 € -  14.5 ffr. / 184 pages
ISBN : 2-909240-39-8
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Né en Tunisie, Emile Brami est libraire à Paris. À travers ce premier roman, il aborde un sujet tabou : la prostitution dans les camps de concentration. Il raconte la déportation d'un père et de sa fille, Maria, âgée de treize ans. Par une construction en boucle, cette partition noire est scandée par des chiffres, des refrains, de petites phrases lancinantes annonciatrices d'un drame : "son père lui avait fait une poupée d'un morceau de bois".

L'auteur nous fait monter dans le manège infernal d'une enfance bafouée. Présent tout au long de ce récit déchirant, il semble s'interroger sur le sens de sa démarche. Peut-on vraiment écrire sur la Shoah ou après elle, comme se le demandait Adorno ? Si, parmi d'autres, Primo Lévi, a témoigné de l'horreur des camps, Emile Brami puise dans les archives juives les éléments véridiques de ce voyage au bout de l'enfer. Il met en scène une très jeune fille rêveuse et son inséparable poupée, nous introduit, à travers elle, au coeur de l'insoutenable, en spectateur protégé.

Comment sauver sa peau dans un ghetto ? Un peu comme dans les films La vie est belle ou la Double Vie de Véronique, par le dédoublement de la personnalité. Maria-de-Kielce, l'enfant choyée dans un décor de théâtre en Pologne, devient Maria-du-camp, dure, égoïste, aveugle à toute souffrance, mais en permanente lutte pour ne pas mourir. Elle se sauve par son corps. L'innocente gamine devient putain dans le bordel du camp, livrée aux maçons italiens, aux paysans polonais, aux S.S. Bestialité, violence, perversion, elle subit tout, "étrangère à ce qui lui arrive", comme en état de grâce.

L'alcool aidant, elle s'attife, se farde, va jusqu'à faire l'amour à un mort. Elle traverse le camp avec son cortège de monstruosités comme ailleurs, portée par ses souvenirs d'enfant gâtée, elle se bat avec acharnement et une incroyable rage de vivre. Mais après la libération du camp, comment survivre ? Une prostituée doit avaler "la ciguë du silence". Maria erre dans une Pologne parcourue de bandes hétéroclites avec une valise et sa poupée. Une poupée qui accompagne l'auteur partout : elle est le seul objet hérité de sa propre mère. Un relais, un symbole pour que "la mémoire ne se dilue pas dans le mensonge".

Il s'agit là d'un texte dur, mais qui dégage une petite musique dérangeante qui, sans aucun doute, résonnera longtemps dans nos têtes.


Emmanuelle de Boysson
( Mis en ligne le 05/09/2000 )
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