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L'esprit de la Résistance majuscule
Frédéric H.  Fajardie   Un pont sur la Loire
La Table Ronde 2002 /  2.44 € -  16 ffr. / 235 pages
ISBN : 2-7103-2455-5
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Juin 1940, les blindés allemands mettent la France à genoux. Partout, sur les routes, règnent la défaite et sa sœur jumelle, la lâcheté. Des régiments entiers jettent armes et capotes aux orties, rejoignant les colonnes de l’exil, harcelées par les stukas, accablées par l’écroulement. La saignée humaine s'étend de Bruxelles à Marseille. C’est la défaite, honteuse et inattendue.

Malgré l’effondrement, ou à cause de lui, une poignée de soldas décide de refuser cette débandade que l’Etat-Major appelle hypocritement "retraite". Ils s’arrêtent sur un pont de la Loire, l’un des derniers intacts, avec comme seul mot d’ordre : "tenir". Sur la rive Sud, une poignée de braves sert un dérisoire canon anti-char. Sur la rive Nord se retranche une compagnie de tirailleurs sénégalais. Cette fameuse "force noire" rêvée par le général Mangin va, à défaut de "sauver l’Empire", défendre l’honneur de la métropole. Pendant que les officiers de Saint-Cyr décampent, la frousse au ventre...

Le héros de cette geste héroïque, le sous-officier Henri Dragance, écrivain cinquantenaire et ancien de la Guerre d’Espagne, anime l’esprit du camp retranché, se découvrant des qualités de chef de guerre mais aussi créant une véritable solidarité entre tous ces types qui comme lui, ont fêté la victoire du Front populaire. "Tu vois, c’est difficile à dire, même pour un auteur de la NRF, mais c’est ici que je vais mourir", avoue-t-il. En réalité, il survivra à tout – la percée nazie, la trahison des villageois craignant que cette résistance bien solitaire ne provoque la destruction de leurs biens – et découvrira même l’amour, sous les traits d’une belle Polonaise échouée sur les bords de la Loire. D’ailleurs, les romans de Fajardie se terminent bien, depuis quelques années. Et si l’on est loin de l’atmosphère "noire" des romans policiers qui ont fait sa réputation, on retrouve deux de ses thèmes obsessionnels : l’amour (des femmes) et la révolte sociale.

L’historien et futur résistant Marc Bloch avait su dire, dans l’Etrange défaite, l’incompréhension et la honte de cette été 1940. Fajardie, lui, fonce, ne cherchant pas à comprendre l’écroulement d’une nation mais à faire l’inventaire des crimes qui déjà annoncent Vichy. Des soldats se battent à un contre dix ; cent mille militaires français mourront lors de cette tragi-comédie qu’est la campagne de France. En vain, avance Fajardie, qui pointe du doigt la lâcheté des officiers et l'inconséquence du haut état-major français. Son leitmotiv – "nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts" - sonne rétrospectivement aussi léger qu'imbécile. Fajardie revient également sur la guerre civile larvée des années 30, qui faisait dire à certains "plutôt morts que rouges" et chanter à d’autres "no pasaràn". Les villageois de son roman assassinent des soldats français pour éloigner le combat de leurs maisons. Pour Fajardie, voilà le fonds rance de la Révolution Nationale.

L'auteur est parfois un peu outrancier. Il y a les ordures (les nazis, les officiers supérieurs français, les villageois graines de collabo) et les bons (l’anarchiste russe et les noirs qui meurent pour la République policière et la Métropole coloniale) ; et puis aussi les anges, à l’image de la Polonaise, fleur de printemps sur le lisier vichyste. Un manichéisme qu'efface cette volonté si forte chez Fajardie de faire réagir à l'injustice - et quand, en plus, l’histoire est belle...


Vianney Delourme
( Mis en ligne le 22/02/2002 )
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