annonce rencontre site de rencontre rencontre femme rencontre blog
L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
LE LIVRE
LE DVD
 
  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE
LE LIVRE
Notre équipe
Littérature
Rentrée littéraire 2004
Romans & Nouvelles
Récits
Biographies & Correspondances
Essais littéraires & histoire de la littérature
Policier & suspense
Fantastique & Science-fiction
Poésie & théâtre
Poches
Divers
Entretiens
Portraits
Essais & documents
Philosophie
Histoire & sciences sociales
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Littérature  ->  Policier & suspense  
 

Un tableau peut en cacher un autre
Iain  Pears   L'affaire Raphaël
Belfond 2000 /  2.07 € -  13.59 ffr. / 300 pages
ISBN : 2-7144-3671-4
Imprimer

Rien ne va plus à Rome dans la brigade de police chargée des vols d'objets d'arts : le général Bottando et sa subalterne, la belle Flavia, sont alertés à cause d'un inconnu, arrêté pour avoir pénétré sans autorisation dans l'église Santa Barbara de Rome. Non pas, comme on pourrait s'y attendre, afin de dérober une oeuvre précieuse entre toutes, mais dans un souci d'ordre historique et épistémologique: ne le voilà-t-il pas qui clame à cor et à cri qu'une toile importante a été volée dans ce lieu de culte ? Premier renversement dans un récit qui en comporte beaucoup, le voleur pressenti se met donc à crier au vol devant les forces des carabiniers quelque peu dépassées par les événements...

Chargée d'interroger le jeune homme, qui s'avère être un étudiant anglais préparant une thèse en histoire de l'art, Flavia entend ainsi l'étonnante histoire du modeste Repos pendant la fuite en Egypte, tableau peint par Carlo Mantini au XVIIIéme siècle et censé recouvrir un Raphaël encore inconnu à ce jour ! En effet, le peintre-faussaire se serait livré à ce subterfuge, fréquent à l'époque pour contourner les restrictions du Saint-Siège en matière d'exportation d'objets d'art. Et aurait finalement gardé le tableau par-devers lui en flouant le collectionneur anglais auquel il était destiné.


Malheureusement pour le doctorant, Jonathan Argyll, venu vérifier sur place ses théories relatives à l'escroquerie de Mancini, il s'avère plus simplement que la toile a été acquise auprès du prêtre de Santa Barbara peu de temps avant par le marchand international de tableau Edward Byrnes. Lequel s'apprête à la restaurer, dépossédant au passage Argyll de la révélation au monde de l'existence de ce chef-d'oeuvre, puis à la vendre au plus offrant chez Christie's...

Parti sur les chapeaux de roues sur fond de luttes de pouvoir entre esthètes et membres du gotha politico-financier, on s'attend à ce que le roman de Iain Pears (l'un des premiers du genre écrit avant le succès de son magnifique Cercle de la Croix en 1998) s'essouffle. Mais pas du tout. Car Bottando, Flavia et Argyll sont loin d'être au bout de leur peine. En effet, le musée national de Rome ayant à peine acquis à un prix colossal le Raphaël représentant, sous la "croûte" du Mancini, Elisabetta di Laguna pour qu'il demeure dans son pays d'origine, une main criminelle détruit l'oeuvre si cotée en y mettant le feu. Alors que la toile retrouvée au bout de trois siècles est devenue l'un des tableaux les plus célèbres du monde !

La responsabilité du service de Bottando censé assurer la sécurité du musée étant engagée, une vaste course contre la montre et les cabales politiciennes se met alors en place afin de rechercher le coupable. Flavia et Argyll sont appelés à travailler de concert, le chercheur en histoire de l'art, spécialiste de Mancini, disposant quant à lui d'informations qui l'amènent - renversement supplémentaire - à contester l'authenticité du Raphaël parti en fumée dans d'aussi mystérieuses conditions. De douteuse "l'affaire" devient franchement scabreuse lorsqu'un des restaurateurs du Raphaël/Mantini est retrouvé assassiné...

On mentirait en disant que L'affaire Raphaël, publié en langue anglaise en 1991, est portée par le même souffle, épique et critique, que Le Cercle de la Croix publié sept ans plus tard. Il faut donc plutôt concevoir ce texte consacré aux dédoublements d'une toile comme un travail préparatoire au grand-oeuvre à venir.

Le lecteur trouvera d'ailleurs dans ce récit qui mêle déjà enquête historique, histoire de l'art et investigation policière matière à bien des émotions. Pour autant que la "vérité" même du tableau de Raphaël et des pratiques de contrefaçon reçoit in fine un formidable éclairage qui à lui seul vaut son pesant d'or inventif. Ne reculant devant aucun effet de miroir et poussant la logique du leurre à son acmé, Iain Pears se joue de la figure du spécialiste pour qui "écrire l'histoire de l'art consiste en grande partie à débusquer les erreurs des autres et à les remplacer par les siennes propres".

Pour ceux qui l'oublieraient trop rapidement, il nous apprend en outre, fidèle à une certaine tradition de l'humour anglais, que le respect d'une chose ou d'un être ne se limite jamais à sa valeur marchande, cette dernière ne contribuant jamais qu'à en étouffer la quintessence. Par ce chassé-croisé romanesque entre vrai et faux dans l'espace pictural, c'est de fait le statut même de la notion de "reconnaissance" qui est remis en question.


Frédéric Grolleau
( Mis en ligne le 21/02/2000 )
Imprimer
 
 
SOMMAIRE  /   ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  /  
 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2004  
rencontre coquinesvpmonsite.com rencontre femme chat rencontre rencontre homme