annonce rencontre site de rencontre rencontre femme rencontre blog
L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
LE LIVRE
LE DVD
 
  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE
LE LIVRE
Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Histoire & sciences sociales
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Littérature
Essais & documents
Histoire
Science-fiction
Classiques
Musique
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Poches  ->  Essais & documents  
 

L’antichambre de l’inconscient
L’espace du rêve
Gallimard - Folio essais 2001 /  1.42 € -  9.31 ffr. / 509 pages
ISBN : 2-07-041783-2

Collectif à l’origine un numéro de la Nouvelle Revue de Psychanalyse publié sous la direction de J.-B. Pontalis
Imprimer

<i>L’espace du rêve est à l’origine un numéro de la Nouvelle Revue de Psychanalyse. Avec L’Enfant et L’Amour de la haine, ce nouveau numéro confirme la qualité de cette publication. 18 articles sont ici réunis, tous ont en commun la problématique du rêve, en particulier celui de Starobinski, "La vision de la dormeuse" qui s’appuie sur un commentaire du Cauchemar de Füssli, repris dans Trois fureurs (Gallimard, 1974). A noter aussi celui de Pontalis, de Pierre Fédida (Les Bienfaits de la dépression, Odile Jacob, janvier 2001) sur l’hypocondrie du rêve ou encore celui d’André Green. Ce sont donc des contributions d’une très grande qualité qui éclairent l’espace du rêve.

Le rêve n’a pas attendu la psychanalyse, certes, mais il faut sans doute la psychanalyse pour considérer le rêve. Chacun rêve et chacun se souvient d’au moins l’un de ses rêves. Mais que peut-on dire du rêve et comment en parler ? Parler du rêve, ce n’est pas le rêver mais est-ce le modifier ? Pour pasticher Kant, l’on pourrait évoquer le caractère universel du rêve et son caractère "incommunicable" : je ne peux pas faire le partage de mon rêve et personne ne peut y prendre part. En revanche, le sujet postule l’expérience/assentiment universel de son rêve. Le rêve de chute (analysé par Bachelard notamment) en est un bon exemple.

Ecouter son rêve c’est être à l’écoute de son inconscient. C’est convenu. Mais l’inconscient pour quoi faire ? Le rêve, lorsqu’il affleure au discours et à la conscience, n’est jamais que partiel. Discontinu, fragmenté, lacunaire, il se soustrait à une sorte de dialectique rationnelle : "comme la folie, dit Lyotard, le rêve est jugé faux parce qu’il est partiel ". C’est pourquoi le rêve est l’antichambre de l’inconscient ou plutôt des discours de l’inconscient. C’est pourquoi le discrédit porté de façon si facile sur le rêve n’en est que son effet. A contrario, le rêve devient l’instrument heuristique privilégié de la littérature (par exemple dans la littérature baroque: Calderon, ou dans la littérature des Temps modernes : le Quichotte) comme de la philosophie (Descartes le plus célèbre). Statut ambigu donc qui modèle le discours du savoir autant que le modèle celui-ci. "Nous veillons dormants et veillant dormons. Je ne vois pas si clair dans le sommeil ; mais, quant au veiller, je ne le trouve jamais assez pur et sans nuage" écrit Montaigne.

C’est avec la naissance de la psychanalyse et la pensée de Freud que le rêve est enfin pensé et s’inscrit dans une logique. Accusant la réception de ce que l’on a appelé "la découverte de l’inconscient" par Freud, il devient l’écluse littéraire privilégiée du surréalisme. En fait, derrière cette réévaluation se loge sans doute une idéologie. Sous couvert de l’inconscient, c’est la réévaluation du désir et de la discontinuité du réel qui pointent (voir l’article de Sarane Alexandrian). Selon des travaux de recherche en psychologie cognitive qui récusaient les théories freudiennes, les rêves ne seraient pas des émanations des désirs par quoi l’inconscient parlerait mais des simples programmateurs/reprogrammateurs de l’expérience du sujet dans le monde qui, d’une part réorganiserait - dans la fonction symbolique - les événements du réel afin de les intégrer au sujet et qui, d’autre part, essayeraient d’organiser le réel à venir. Le rêve serait ainsi une sorte de charnière où s’opérerait la transition du passé au futur. Or, ce type d’analyse configure dans son présent quelque chose - le rêve - qui précisément ne se donne jamais comme présence à soi, comme actualité. Le rêve opère essentiellement à partir de l’exclusion de sa propre événementialité. C’est peut-être en ce sens qu’il faut comprendre que l’inconscient ne connaît ni le passé, ni le présent ni le futur. Ce qui se loge encore derrière toutes ces approches du rêve, c’est encore la fonction idéologique.

Finalement, on peut mettre un peu tout dans le discours du rêve, lequel peut s’avérer essentiellement mensonger: fictif. En grossissant les traits, l’on pourrait dire que cette opération de sabotage est le travail propre du rêve et qu’à cette condition il impose un terrible défi à la psychanalyse de le penser. Défi ou solitude, c’est selon.


Olivier Sécardin
( Mis en ligne le 20/08/2001 )
Imprimer

A lire également sur parutions.com:
  • L'enfant
  • L’amour de la haine
  • le Sommeil et le Rêve
       de Michel Jouvet
  •  
     
    SOMMAIRE  /   ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  /  
     
      Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2004  
    rencontre coquinesvpmonsite.com rencontre femme chat rencontre rencontre homme