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Le dictateur dégaze
Benoît  Sokal   Une enquête de l'inspecteur Canardo (tome 14) - Mariée noire
Casterman - Ligne rouge 2004 /  1.45 € -  9.50 ffr. / 48 pages
ISBN : 2-203-33556-4
FORMAT : 22,6 x 30,3 cm
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Nouvelle enquête de l’inspecteur Canardo, croisement improbable de Donald Duck, de l’inspecteur Colombo et d’une canette de bière. Un des protagonistes de cette nouvelle histoire le définit sommairement : «un détective privée à la moralité alcoolisée». Nous voilà donc replongés dans l’univers de Sokal, avec ses beaux dessins et ses reflets, ses étranges corps humains surmontés de ces têtes d’animaux si incongrues et auxquelles pourtant il nous a habitués, son atmopshère un peu triste.

Pour ceux qui connaissent déjà les enquêtes de Canardo, Marée noire est, pour ce qui est de l’histoire, une suite logique de L’Amerzone (on retrouve d’ailleurs la belle révolutionnaire Carmen). Pour ce qui est de l’ambiance, Sokal retrouve plutôt celle de L’Île noyée – qui demeure probablement, à ce jour, l’album le plus abouti de la série des Canardo.

Par un curieux effet de contraste, en effet, l’eau réussit bien au canard alcoolique… Marée noire prend pour cadre les faits divers de ces dernières années : naufrages de pétroliers, dégazages sauvages au large des côtes, cortège de bénévoles récupérant les boulettes de mazout, etc. Pour commenter cette sinistre actualité, les personnages de Sokal y vont tous de leur petit proverbe. Le commandant d’un pétrolier justifie les dégazages au large des côtes déjà mazoutées : «Quand les gros chient on n’entend pas les petits péter. (Proverbe panaméen.)». Le président de la République désigne ainsi le brave commissaire qui deviendra bénévole et fera le travail à la place de l’Etat : «Un con qui a le sens du devoir, c’est souvent un pléonasme». Il y a du Audiard dans cet opus de Canardo.

Pourtant, Sokal n’abuse pas du texte. Pour lui, les plus bavards sont aussi les plus bêtes et, à ce petit jeu, une fois de plus, la télé l’emporte largement. Que ce soient les journalistes ou ceux qu’ils interviewent, on peut être sûr que la vérité n’émergera pas de leur absurde logorrhée, dans laquelle tout se confond. Qui donc affirme au journaliste «Je dois dire que mes gars sont très affûtés ! Ils ont hâte d’en découdre ! A l’entraînement, on a beaucoup insisté sur le collectif…» ? Vous ne voyez pas ? Le commandant en chef des forces antiterroristes.

Le nœud de l’histoire, c’est un vieux dictateur subclaquant qui s’accroche à la vie, alors que Carmen veut le faire juger par un tribunal révolutionnaire. Là encore, Sokal n’est pas avare de sentences délicieuses : «Ces vieux dictateurs sont coriaces : en ce moment, ce sagouin doit serrer les fesses pour empêcher les métastases de son colon de lui remonter jusqu'au cœur» ; «Les vieux salopards sont toujours un peu branlants quand ils doivent passer au tribunal»… On pense à Franco, on pense à Pinochet. On partage bien un peu les «scrupules de petit bourgeois» de Canardo (c’est Carmen qui le dit), mais une fois de plus avec Sokal, on se dit qu’on n’a pas perdu notre temps à réfléchir aux lugubres problèmes de l’Amerzone.


Sylvain Venayre
( Mis en ligne le 18/05/2004 )
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