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Histoire & sciences sociales  ->  Antiquité & préhistoire  
 

Les brigands dans l'Orient romain
Catherine  Wolff   Les brigands en Orient sous le Haut-Empire Romain
Ecole Française de Rome De Boccard 2003 /  4.89 € -  32 ffr. / 296 pages
ISBN : 2-7283-0650-8

Compte-rendu par Yann Le Bohec, agrégé d'histoire, docteur ès lettres et professeur à Paris IV-Sorbonne. Il est l'auteur de nombreux ouvrages en histoire romaine tels que L'armée romaine sous le Haut-Empire (Picard, 2002, 3e édition) ou L'histoire militaire des guerres puniques (Editions du Rocher, 2003).
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Étudier les méchants permet de mieux connaître les bons. En écrivant ce livre sur les brigands dans l’Orient romain, Catherine Wolff n’a pas été attirée par un quelconque goût malsain. Elle a simplement voulu savoir comment et pourquoi on tombait dans la délinquance. Elle s’est demandée ce que le sujet lui apprendrait sur les amis de l’ordre, qui représentaient tout de même la majorité de la population. Enfin, elle s’est interrogée sur les moyens de la répression.

Servie par un sens certain de l’histoire, par une vaste culture et par une solide connaissance des langues anciennes et modernes, l'auteur a rédigé un ouvrage important, qui a légitimement trouvé sa place dans une des plus prestigieuses collections d’ouvrages consacrés à l’Antiquité romaine.

L’étude du vocabulaire grec et latin l’a amenée à constater que la définition du brigand est d’abord - si l’on peut dire - négative : il est avant tout celui qui n’est pas. Il n’est pas un voleur, il n’est pas un ennemi, il n’est pas un membre de la société.

Bien entendu, ces premières constatations ne pouvaient suffire. Les romans, les papyrus et les inscriptions, ainsi que les textes juridiques et d’autres écrits, sont appelés à la rescousse. Les bandits se reconnaissaient à leur aspect hirsute et négligé et à leur vie en bande. Ils étaient soumis à un chef et vivaient hors des limites de la cité, donc de la civilisation. On retrouve ici un autre aspect négatif : le brigand était celui qui n’appartenait pas à la cité.

L’auteur revient alors à des définitions plus concrètes. Comme aujourd’hui, les truands de l’Antiquité pouvaient travailler pour un commanditaire. Ils trouvaient des alliés parmi les opprimés s’ils luttaient contre les exploiteurs (le mythe de Robin des Bois existait déjà). Ils avaient en outre besoin de receleurs. Les dommages qu’ils causaient provoquaient l’hostilité des gens de bien (nous avons envie d’écrire “ les gens de biens ”) ; parmi ces derniers, il faut compter les riches et les écrivains dont les romans présentent comme des monstres et des pervers ceux qui enlèvent des personnes libres pour les revendre comme esclaves.

Les chapitres suivants proposent un tour du monde, c’est-à-dire de l’Orient romain, pour étudier les désordres qui y sont attestés : la péninsule Balkanique, l'Anatolie, l'ensemble Syrie-Arabie-Palestine et l'Égypte.

Les principales conclusions de ce voyage intéressent au plus haut point l’histoire. Les épisodes de brigandage sont particulièrement bien attestés d’une part dans les régions isolées, par exemple les montagnes, d’autre part dans les périodes de difficultés de l’État. On distinguera ainsi deux périodes propices au brigandage: le début de l’Empire, quand les premiers souverains essayaient de rétablir l’ordre après les désordres de la République tardive, et pendant la crise de l’Empire qui marqua le milieu du IIIe siècle.

La répression incombait d’abord et surtout aux autorités municipales ; des magistratures spéciales avaient été créées pour faire face aux désordres et des milices locales étaient placées sous leurs ordres. L’armée n’avait pas pour principale raison d’être la répression du brigandage ; elle existait pour repousser les ennemis extérieurs, réels ou potentiels. Elle pouvait cependant être appelée à la rescousse. Quelques gradés (speculatores, beneficiarii, frumentarii), quelques garnisons (stationes, burgi), et quelques types d’unités, notamment la marine, pouvaient être utilisés pour mettre de l’ordre là où régnait le désordre.

Quand un truand était capturé, il subissait les foudres de la loi qui punissait sévèrement les contrevenants, en distinguant soigneusement les brigands, les pirates et les receleurs. Autre conclusion importante à tirer de ce livre, les élites sociales ne se souciaient pas de chercher des excuses aux méchants. L’empire romain, on l’a dit, était l’empire des bons.


Yann Le Bohec
( Mis en ligne le 18/07/2003 )
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