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Histoire & sciences sociales  ->  Antiquité & préhistoire  
 

Les vrais Jeux olympiques
Jean-Paul  Thuillier   Wolfgang  Decker   Le Sport dans l'Antiquité - Egypte, Grèce et Rome
Editions Picard - Antiqua 2004 /  6.87 € -  45 ffr. / 266 pages
ISBN : 2-7084-0596-9
FORMAT : 17x24 cm

L’auteur du compte rendu : Yann Le Bohec enseigne l’histoire romaine à la Sorbonne. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages adressés tant aux érudits qu’au grand public. En dernier lieu, il a publié L’armée romaine sous le Haut-Empire (Picard, 3e édit., 2002), César, chef de guerre (Éditions du Rocher, 2001), et Urbs. Rome de César à Commode (Le Temps, 2001).
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Les vrais Jeux olympiques n’ont jamais eu lieu à Athènes, mais … à Olympie, grand sanctuaire panhellénique du Péloponnèse. Des hommes très jeunes et très beaux couraient nus (le mot gymnastique vient d’un mot grec apparenté à nudité) pour plaire au dieu, pour plaire à Zeus. Ils n’attendaient aucun gain en cas de succès, seulement une couronne de feuillage. Il est vrai qu’ils obtenaient sans doute d’autres récompenses auprès des jeunes filles et des jeunes femmes qui avaient été admises à les admirer. Puis, rentrés dans leur patrie, ils suscitaient une admiration générale. Et ils se contentaient de ces avantages.

Mais, comme souvent dans l’Antiquité, tout avait commencé en Égypte, un vieux pays, et même un très vieux pays, puisque même les Grecs et les Romains savaient que des siècles de civilisation se cachaient derrière cette culture exotique. Dans le domaine du sport, le pharaon jouait un rôle important, comme on peut le voir sur la tombe de Toutankhamon. Et, déjà, la religion et les commémorations se trouvaient à l’origine de cette pratique (course de la fête du jubilé). Les Égyptiens avaient découvert la plupart des sports “de base”, de l’athlétisme, à savoir la course, la natation et les jeux de balle, sans oublier les sports de combat comme la lutte, le pugilat et la bataille au bâton.

Les Grecs habitaient aussi un vieux pays, moins vieux tout de même que celui des Égyptiens. Remarquons d’abord que des contacts de civilisations ne sont pas à exclure, loin de là. Hérodote était bien allé visiter la vallée du Nil, et il est assuré qu’il ne fut pas le premier des siens. Les Grecs ont donc emprunté une partie de leurs rites aux Égyptiens. Ils leur ont aussi emprunté le sport. Mais leurs propres traditions les poussaient dans ce sens, et il est sûr qu’avant d’arriver dans les Balkans, les Hellènes honoraient leurs dieux par la gymnastique. Très vite, ils ont découvert sans l’expliquer que les jeunes athlètes résistaient mieux aux épidémies que les gens sédentaires. D’où la conception du sport, et de toute l’hygiène corporelle, comme une nécessité pour posséder une bonne santé. Pour en revenir au domaine religieux, nous savons que quatre grands sanctuaires regroupaient régulièrement les meilleurs athlètes du monde, le monde grec évidemment ; il s’agit, outre Olympie, de Némée, de Delphes et de Corinthe. Pendant les concours, les peuples devaient observer une trêve. Les jeunes gens s’affrontaient alors pacifiquement, à la course à pied ou en char, mais ils pouvaient aussi s’adonner à des spectacles plus violents, à la lutte au pugilat ou à la boxe. Les Grecs avaient même inventé un sport à épreuves multiples, le pentathlon : saut en longueur, lancer du disque, du javelot, course de vitesse et lutte.

Les Romains, comme on sait, faisaient des complexes par rapport aux Grecs : certes, ils les avaient vaincus militairement, mais ils n’arrivaient pas à leur niveau dans le domaine de la culture. D’où une certaine générosité : on ne peut pas, disaient-ils, traiter les Grecs comme les Espagnols. Et donc des emprunts sont apparus très tôt, en particulier par l’intermédiaire des Étrusques, leurs voisins du Nord qui avaient subi de fortes influences helléniques. Mais ils avaient eux aussi leurs propres traditions dans le domaine sportif. Elles s’expliquaient sans doute largement par les nécessités de la guerre, par la préparation des soldats. Dans ces conditions, si les Romains pratiquaient la marche, la course et le saut pour endurcir leur corps et le rendre propre à la guerre, ils ont aussi adopté des types d’épreuves que la Grèce avait créés. C’est ainsi qu’ils s’adonnaient à l’escrime, à la natation, aux sports équestres. Leur premier terrain de sport fut sans doute le Champ de Mars, le domaine du dieu de la guerre. Par la suite, ils ont aménagé des espaces réservés à ces activités, et ils les ont installés pour les civils près des thermes dans les villes, et pour les militaires près des camps. À l’intention de ces derniers, ils ont conçu soit des basiliques (basilicae exercitoriae) soit des terrains de sport appelés campi (les archéologues n’en ont identifié que deux, le campus des prétoriens à Rome et le campus de la IIIe légion Auguste à Lambèse, en Afrique). L’armée était constituée par 350000 sportifs professionnels (ils n’ont rien à voir avec les iuuenes, associations de fils de notables), et ce chiffre n’est pas négligeable.

Les auteurs nous ont donné un beau livre consacré à un sujet original. La présentation du texte, de haut niveau et de belle qualité, accompagne une illustration où la beauté et la quantité vont de pair. Elle comprend des photographies de paysages, de vases, de mosaïques, de peintures, des dessins. Et le sport est actuellement très à la mode dans ce qu’il est convenu d’appeler les médias, à la veille de jeux improprement appelés “olympiques”.


Yann Le Bohec
( Mis en ligne le 29/06/2004 )
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