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Petite chronique d'une grande guerre
Dossier : Paroles de poilus

La guerre des moteurs
Raymond  Stern   - Journal d'un capitaine du service automobile de l'armée. 1914-1918
L'Harmattan 2003 /  6.26 € -  41 ffr. / 530 pages
ISBN : 2-7475-3992-X

L'auteur du compte rendu: Agrégé et docteur en histoire, Jean-Noël Grandhomme est l'auteur d'une thèse, "Le Général Berthelot et l'action de la France en Roumanie et en Russie méridionale, 1916-1918" (SHAT, 1999). Il est actuellement PRAG en histoire contemporaine à l'université "Marc Bloch" Strasbourg II.


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Ouvrage compact, à la présentation très dépouillée, cette Petite chronique d’une Grande Guerre doit être considérée avant tout comme une source. On cherchera en vain une présentation de l’auteur ailleurs qu’en 4e de couverture, pas plus que des notes de bas de page ou une bibliographie en fin de volume. En cela le terrain apparaît vierge et cet ouvrage pourrait fort bien convenir à un travail de maîtrise sous la direction de l’un de nos éminents spécialistes de la Première Guerre mondiale. Nicole Stern, qui a retranscrit et publié les dix-huit cahiers laissés par son grand-père a d’abord agi par piété filiale. Mais il lui a aussi semblé, «par-delà le caractère affectif qu’ils représentaient (pour elle), (que ces pages) avaient une réelle valeur historique qu’il eût été dommage de laisser ignorée». Et nous lui donnons entièrement raison.

Les carnets de Raymond Stern valent d’abord par leur auteur. Ingénieur diplômé de l’école centrale des Arts et Manufactures de Paris, ce Français de confession juive ressemble à Robert Hertz (dont les carnets ont été publiés en 2002 sous le titre : Un Ethnologue dans les tranchées) ou à l’historien Marc Bloch ; mais il est resté pour sa part croyant, faisant régulièrement référence à sa foi en Dieu, notamment lors de la Pâques de 1917. Né en 1877, il a trente-sept ans au moment de la mobilisation générale et il finira la guerre comme capitaine, décoré de la croix de guerre en avril 1917. C’est un homme cultivé, qui a déjà l’expérience de la vie. Reconnu dans son métier (il reprendra après la guerre son travail d’ingénieur, notamment chez Citroën), il est affecté dans un service encore peu connu des historiens : le service automobile (signalons tout de même l’ouvrage iconographique fort bien conçu et documenté de Jean-Michel Boniface et Jean-Gabriel Jeudy paru aux éditions Massin en 1996 : Les Camions de la Victoire).

En cela réside le second grand intérêt de cette publication, qui nous décrit par le menu la vie des hommes qui composent cette branche devenue indispensable à la bonne marche d’une armée moderne en campagne. Certes, le cheval est loin d’avoir disparu de l’arrière et même des premières lignes, mais la force mécanique a tendance à le remplacer de plus en plus. Transports de troupes, de ravitaillement, de matériel, artillerie automobile, engins les plus divers (bulldozers, tracteurs de ballon, etc.) : c’est la guerre contemporaine, la guerre technologique que, jour après jour, R. Stern voit naître sous ses yeux. Mobilisé d’août 1914 à février 1919, il est témoin de cette formidable évolution qui fait basculer en quelques mois l’Europe et le monde du XIXe siècle vers le XXe.

Guerre des moteurs, des ingénieurs, tout autant que du pauvre matériel humain lancé dans la bataille quotidienne, ce conflit de 1914-1918, comme on le sait, débouchera en 1939 sur un second conflit mondial où le rôle de la puissance industrielle sera plus décisif encore. R. Stern, happé par les événements politico-militaires, disparaîtra à Auschwitz en 1943, victime à soixante-six ans de la science mise au service de la barbarie nazie. Ce destin tragique donne un caractère particulièrement émouvant – au-delà de leur intérêt historique – à ces dix-huit carnets.


Jean-Noël Grandhomme
( Mis en ligne le 05/01/2004 )
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