annonce rencontre site de rencontre rencontre femme rencontre blog
L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
LE LIVRE
LE DVD
 
  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE
LE LIVRE
Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Histoire & sciences sociales
Agrégation d'Histoire 2005
Biographie
Science Politique
Sociologie / Economie
Historiographie
Témoignages Historiques
Géopolitique
Antiquité & préhistoire
Moyen-Age
Période Moderne
Période Contemporaine
Temps Présent
Histoire Générale
Poches
Dossiers thématiques
Entretiens
Portraits
Revues
Bibliographies
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Histoire & sciences sociales  ->  Agrégation d'Histoire 2005  
 

Gendarmes en guerre
Louis N.  Panel   Gendarmerie et contre-espionnage (1914-1918)
Service historique de la Gendarmerie nationale 2004 /  2.75 € -  18 ffr. / 250 pages
ISBN : 2-11-092359-8
FORMAT : 16x24 cm

L'auteur du compte rendu : Etudiante en histoire, Thérèse Krempp termine cette année un DEA à l'Ecole des hautes études en sciences sociales sur l'armée française d'Orient pendant la Première Guerre mondiale. Avec Jean-Noël Grandhomme, elle a publié Charles de Rose, pionnier de l'aviation de chasse (éditions de la Nuée Bleue, septembre 2003).

Imprimer

Jeune chercheur au Service historique de la Gendarmerie nationale, Louis N. Panel s’intéresse dans son ouvrage préfacé par Jean-Jacques Becker à un sujet largement mis de côté par les historiens jusqu’à la fin des années 1990 : le rôle et l’action de la gendarmerie pendant la Première Guerre mondiale. Ce désintérêt est dû en grande partie au rôle ambigu des gendarmes : militaires de métier, ils ne participent pas aux opérations et conservent leur mission de surveillance du territoire, à l’arrière comme sur le front. L’auteur a choisi de limiter son étude à la lutte de la gendarmerie contre l’espionnage, l’une des missions les plus particulières de ces «oubliés de la Grande guerre». Cela nous permet cependant d’avoir un bon aperçu sur le fonctionnement général de la gendarmerie durant cette période. Louis N. Panel complète son travail par quelques exemples biographiques qui donnent ainsi un fil conducteur à la description du service gendarmique.

Dans une première partie consacrée à l’organisation générale de l’espionnage, l’auteur rappelle que la lutte contre l’espionnage est dévolue, depuis le début de la Troisième République, à la gendarmerie. Sa mission de surveillance du territoire la rend en effet tout naturellement apte à remplir cette fonction. L’entrée en guerre et l’avancée rapide de l’armée allemande sur le territoire français marquent une période de bouleversements et de tâtonnements dans son organisation car elle n’était pas préparée à l’invasion allemande, ni à l’enlisement des combats dans les tranchées. La gendarmerie souffre aussi d’un manque d’effectifs, qui la déstabilise pendant un temps. Mais une fois le front stabilisé, des directives précises en matière de contre-espionnage sont données aux gendarmes.

L’auteur passe ensuite en revue le déroulement classique des missions de contre-espionnage, de la prévention au jugement, en passant par la recherche des suspects et l’interpellation. Elément principal de prévention, la surveillance de la circulation, des populations, des équipements et des frontières est bien sûr d’une importance capitale. Particulièrement lourde et délicate, car il ne faut pas entraver les communications, cette mission est assez impopulaire aux yeux des civils et des combattants. Les gendarmes doivent de plus traquer tout «suspect», notion éminemment subjective car elle englobe toute personne qui attire l’attention ou éveille la méfiance. Ces suspects, pour la plupart des femmes, des étrangers ou même des militaires déguisés, sont souvent désignés par les civils (ce qui donne d’ailleurs lieu, au début de la guerre, à une véritable épidémie «d’espionnite» au sein de la population française), à charge ensuite pour le gendarme de vérifier la véracité des soupçons. Responsable de l’arrestation et de l’interrogatoire des suspects d’espionnage, le gendarme est présent tout au long de la procédure qui mène au jugement : internement, transfert éventuel, application des sanctions après le jugement. C’est lui aussi qui surveille l’évacuation vers l’arrière, sanction préventive qui ne donne pas lieu à un procès. Sa participation à la procédure judiciaire s’arrête cependant si l’espion est reconnu coupable et condamné à mort, car il est interdit aux gendarmes de prendre part à une exécution.

La troisième partie de l’ouvrage est consacrée aux relations entre la gendarmerie et ses interlocuteurs, civils et militaires. Cette coopération se fait à tous les niveaux, du notable local au service de la Sûreté, du soldat aux états-majors. Entre la gendarmerie et la Sûreté, la collaboration donne lieu à de nombreux différents et altercations dus à une rivalité de compétence. Par ailleurs le gendarme est très mal vu de la troupe qui ne retient que la partie répressive de son service et le considère comme un «planqué». Marginalisée au sein de la sphère militaire, la gendarmerie est amenée à se forger une forte identité, qui se traduit pendant la guerre par un esprit de corps particulièrement renforcé. L’après-guerre oblige la gendarmerie à un travail de mémoire long et difficile : seule la lutte contre l’espionnage a permis que le rôle de la gendarmerie et le dévouement de ses hommes ne sombrent pas dans l’oubli.

Louis N. Panel nous propose ici une bonne étude qui permet de réhabiliter et de faire connaître le rôle important de la gendarmerie pendant la Première Guerre mondiale, gendarmerie qui fut l’un des rouages essentiels de la machine de guerre. Il s’appuie sur des sources nombreuses et bien exploitées, que ce soit celles du Service historique de l’armée de terre ou du Service historique de la gendarmerie nationale, sans oublier les travaux les plus récents d’autres historiens.


Thérèse Krempp
( Mis en ligne le 28/06/2004 )
Imprimer

A lire également sur parutions.com:
  • Figures de gendarmes
       de Jean-Noël Luc , collectif
  •  
     
    SOMMAIRE  /   ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  /  
     
      Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2004  
    rencontre coquinesvpmonsite.com rencontre femme chat rencontre rencontre homme