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La sociologie à l’épreuve de la violence
Olivier  Roy   L’Islam Mondialisé
Seuil - La couleur des idées 2002 /  3.74 € -  24.50 ffr. / 209 pages
ISBN : 2020538342
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Olivier Roy est un des grands spécialistes internationaux de l’Islam, reconnu depuis les années 80 pour ses travaux sur l’Afghanistan. Dans son dernier essai, il se livre à un décryptage de l’Islam contemporain, de ses tendances lourdes et de ses épiphénomènes.

La problématique principale de cet ouvrage, comme de l’essentiel des publications actuelles sur le sujet, est de jauger la nature des récentes hécatombes commises au nom d’Allah, pour la sauvegarde de l’Oumma et contre la menace impie. Faut-il estimer que le meurtre est une lecture ultime, mais consubstantielle, du Coran ? Doit-on au contraire considérer les attentats comme les mouvements spasmodiques d’un Islam contaminé par le mondialisme ? Répondre à ces questions, c’est se rattacher immédiatement à l’une des deux écoles qui se partagent le champ d’analyse de l’Islam contemporain. Plus que jamais, nous assistons à l’affrontement Djihad vs McWorld pour reprendre le titre célèbre de Benjamin Barber (Desclée de Brouwer, 1996) : Olivier Roy nous offre des clés pour comprendre ce match tragique.

D’emblée, l’auteur se place dans une perspective sociologique qui se veut globale, typologique, détachée des schémas et des anathèmes. Cette démarche est en soi louable : refuser la pensée binaire qui articule aujourd’hui tout enjeu du débat est un heureux postulat. La première condition d’une analyse intelligente est une définition stricte du vocabulaire, et donc des concepts employés dans le raisonnement. C’est pourquoi Olivier Roy propose de revisiter les termes du vocabulaire médiatique courant qui, employés dans l’ignorance, faussent l’intégrité de la réflexion et donc son intelligibilité. Qu’est ce qu’un musulman ? Est-il logique de définir l’identité d’un individu en la rattachant à la religion majoritaire de son ethnie originelle ? Qu’est ce qu’un Arabe ? Qu’est ce que le Djihad ? Qu’est ce que la Charia ? Autant de questions clés dont les réponses ne sont finalement jamais évidentes.

Grâce à sa connaissance extraordinaire du monde islamique, Olivier Roy s’emploie ensuite à fragmenter, à briser, à séparer, à catégoriser, et donc à mettre en valeur le caractère extrêmement complexe de la nébuleuse islamique. Diversité ethnique, diversité de pratique, diversité de rite, diversité dans le rapport à la modernité, diversité dans l’appartenance ou non à une société de tradition musulmane...

Il devient difficile, dans cet éparpillement, de dresser des grilles d’analyse opératoires. Il en est une qui néanmoins demeure, c’est la confrontation de toutes ces réalités à la mondialisation culturelle et économique sous la houlette directe ou non des Etats-Unis, hydre mécréante par excellence. En mettant en évidence la diversité des réactions, Olivier Roy en vient à considérer que le terrorisme islamiste n’est qu’une forme de réaction à la modernité parmi d’autres. En cela, il rejoint Gilles Kepel (Jihad – Expansion et Déclin de l’Islamisme, Gallimard, 2000), contre Antoine Basbous (L’Arabie saoudite en Question, Perrin, 2002 ).

Si l’on doit s’incliner devant la richesse des connaissances et reconnaître la démonstrativité de l’analyse, on ne peut pourtant pas s’empêcher d’un certain recul face à la propension jargonnante de la sociologie. Alors que c’est un romancier, Michel Houellebecq, qui s’est montré le plus visionnaire jusqu’à présent (il décrit en détail dans Plateforme ce qui s’est passé un an après à Bali), la sociologie est confrontée à une exigence de crédibilité immense. Et quand on nous décrit les réseaux islamistes des banlieues comme les simples résultantes des « espaces d’exclusion sociale » ou de l’intégration en panne, il est parfois tentant de manifester un mouvement d’humeur et de parler en surréaction d’ethno-masochisme occidental d’une part et de racisme anti-blanc d’autre part.


Guillaume Zeller
( Mis en ligne le 04/11/2002 )
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  • Jihad
       de Gilles Kepel
  • L’Arabie Saoudite en question
       de Antoine Basbous
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