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Les dérives du 4ème pouvoir au pays du 1er amendement
Kristina  Borjesson   Black List - Quinze grands journalistes américains brisent la loi du silence
10/18 - Fait et Cause 2004 /  1.3 € -  8.50 ffr. / 248 pages
ISBN : 2-264-03981-7
FORMAT : 11x18 cm
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A l'heure où les médias américains commencent enfin à s'interroger sur leur couverture patriotiquement enthousiaste de la guerre en Irak, l'essai de Kristina Borjesson sur le "mythe d'une presse libre" (titre original) est d'une actualité brûlante. Cette journaliste et productrice audiovisuelle indépendante a rassemblé les témoignages de quinze confrères qui ont tous été blackboulés pour avoir persévéré dans des enquêtes par trop sensibles.

Un reporter du San Jose Mercury News a été contraint de démissionner, et le journal de publier un désaveu, lorsqu'une de ses enquêtes a révélé le soutien de la CIA aux narcotrafiquants sud-américains. Un journaliste de l'Associated Press s'est trouvé confronté à la franche hostilité de sa hiérarchie lorsqu'il travaillait sur une plainte pour crimes de guerre déposée contre les Etats-Unis par des civils sud-coréens, et a dû démissionner. Un journaliste indépendant a vu son livre d'enquête sur une puissante famille d'industriels sabordé par sa maison d'édition. Ainsi, les quinze récits, solidement argumentés et documentés, détaillent les multiples pressions auxquelles ont été soumis des journalistes d'investigation lorsqu'ils ont tenté de mettre au grand jour les intérêts occultes des puissants. Ces reporters nourris d'idéaux ont été traités de "fouille-merdes", ou accusés de souscrire à des théories du complot farfelues, comme Borjesson lorsqu'elle a soulevé la question de la probable responsabilité de la CIA dans le crash du vol TWA en 1996. Puis ceux qui ont persisté dans leur quête de la vérité en ont payé le prix à travers un licenciement ou un ruineux procès en diffamation.

Loin de se résumer à un simple règlement de comptes, Black List se livre à une autocritique bien étayée, se penchant sur les principaux facteurs de la décadence des médias américains. Tout d'abord, la concentration des grands groupes de communication freine les velléités d'enquête sur des sujets touchants aux intérêts des propriétaires ou annonceurs et nuit au pluralisme. En effet, la qualité de l'information souffre quand les groupes de médias donnent davantage la priorité aux sujets racoleurs type procès d'OJ Simpson ou affaire Monica Lewinski, qui dopent l'audience et donc les budgets publicitaires, plutôt qu'aux sujets d'investigation, forcément plus longs et coûteux à réaliser. Ensuite, les menaces judiciaires pesant sur les rédactions sont telles que les chaînes de télévision font de plus en plus intervenir leurs avocats dans le processus de décision éditoriale, afin d'éviter les risques de procès, avec à la clef des millions en dommages et intérêts. Enfin, les journalistes eux-mêmes se sont certes professionnalisés grâce aux écoles de journalisme, mais en contrepartie, se sont rapprochés de l'élite politique et économique, devenant de moins en moins défiant à l'égard du pouvoir auquel ils sont censés faire contrepoids.

La lecture de Black List peut décourager : n'assiste-t-on pas à la mort du journalisme d'investigation à la Woodward et Bernstein (révélateurs du scandale du Watergate), auxquels se réfèrent la plupart des auteurs du livre ? On peut au contraire un tirer une conclusion beaucoup plus optimiste, comme le fait Michael Levine, ancien douanier et agent secret devenu journaliste pour pouvoir dénoncer la vaste manipulation qu'est la prétendue lutte contre la drogue : "Si [le milieu des médias] est, dans l'ensemble, aux mains de personnages facilement intimidables et manipulables, il y subsiste des journalistes prêts à prendre des risques pour dénoncer les dérives du pouvoir." Donc une raison d'espérer dans les médias...


Andréa Davoust
( Mis en ligne le 29/06/2004 )
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