annonce rencontre site de rencontre rencontre femme rencontre blog
L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
LE LIVRE
LE DVD
 
  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE
LE LIVRE
Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Histoire & sciences sociales
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Sciences
Médecine & psychologie
Ecologie & nature
Rayon gay & lesbien
Sciences, écologie & Médecine  ->  Sciences  
 

L’humanité a une chance sur deux de survivre au XXIe siècle
Martin  Rees   Notre dernier siècle ?
JC Lattès 2004 /  2.6 € -  17 ffr. / 231 pages
ISBN : 2-7096-2310-2
FORMAT : 14x23 cm

Avant-propos d'Hubert Reeves.

L’auteur du compte rendu : Rémi Luglia, professeur agrégé d’Histoire et interrogateur en deuxième année dans une classe préparatoire commerciale, est doctorant à Sciences-Po Paris où il mène une recherche sur l’histoire de la protection de la nature en France de 1854 à nos jours à travers le mouvement associatif.


Imprimer

Encore un essai catastrophiste sur notre planète et son devenir ? Va-t-on encore lire que tout va mal, que la biodiversité planétaire se meurt, menacée par la pollution, la surexploitation, le profit, que l’homme est responsable de cette situation qui s’apparente à un suicide?...

Il n’en est rien : l’ouvrage de Martin Rees est tout autre et c’est ce qui fait son profond intérêt. L’auteur fait ici oeuvre de prospective. En effet, cet astrophysicien reconnu, spécialiste des trous noirs, s’attache à décrypter notre futur immédiat (les cent prochaines années). Ne nous attendons pas à des prédictions ou des prophéties : Martin Rees n’est pas un charlatan et il refuse obstinément, tout au long de son livre, de violer notre sens critique de citoyens, en ne nous imposant pas sa propre vision de notre avenir. Il sépare constamment et clairement l’exposé scientifique de son analyse et son commentaire personnel ; il n’hésite pas à nous faire part de nuances et de doutes, même quand ceux-ci vont à l’encontre de sa propre hypothèse ou de ses convictions, dans un bel essai d’honnêteté intellectuelle ; il cite ses sources précisément ; enfin il émet pour chaque possibilité évoquée une probabilité, ce qui nous permet de mieux prendre conscience de l’occurrence du problème et donc de son enjeu. Bref, Martin Rees ne nous impose pas ses réflexions mais nous apporte de manière pédagogique, dans une langue claire, même si le style reste commun, un certain nombre de considérations qui nous invitent à réfléchir à notre futur.

Son propos part de l’Homme et de la technologie pour nous conduire jusqu’au cosmos. Dans l’inventaire prospectif des risques qui pèsent sur l’humanité, l’auteur explore une thématique large : nucléaire civil et militaire (il attribue à la chance l’absence de catastrophe nucléaire dans les cinquante dernières années), biotechnologies, virus, armes biologiques et chimiques, machines auto-reproductrices issues des recherches sur «l’Intelligence Artificielle», prolifération des armes de destruction massive, terrorismes. Pour chacun de ces thèmes, Martin Rees explique en quoi consiste le risque puis l’évalue.

Dans un deuxième temps, il s’intéresse à l’éventail des solutions imaginables pour contrer les risques issus de la malveillance de l’Homme envers l’Homme. En effet, si les risques d’accident nucléaire, chimique et biologique (virus qui s’échappe d’un laboratoire militaire, par exemple) sont loin d’être négligeables, l’essentiel des dangers provient d’une éventuelle action intentionnelle rendue possible par les progrès scientifiques, la large diffusion des compétences nécessaires à fabriquer une arme et la multiplication des laboratoires de recherche biologique. Il existe plusieurs solutions radicales pouvant éradiquer ce risque : le renoncement à toute vie privée en confiant notre sécurité aux nouvelles techniques (la «surveillance universelle réciproque») ; la transformation des êtres humains par l’implantation de puces, l’injection de drogues diverses, la transformation génétique. Martin Rees n’est pas spécialement partisan de ces deux solutions, mais elles existent et il nous en explique donc la faisabilité en présentant leurs avantages et leurs inconvénients. Une autre solution envisageable est de freiner la science et d’abandonner volontairement des domaines de recherche à la dangerosité trop élevée (reste à définir ce seuil). Une variante en est l’extension du «secret défense» à de nombreux secteurs de la science et en particulier des biotechnologies.

Martin Rees évoque ensuite le risque d’un impact direct d’astéroïde ou de comète : les conséquences pour l’humanité sont considérables mais la probabilité est très faible. Lancer un programme de recherche sur cinquante ans pour éviter ce type de catastrophe serait peu coûteux et a de très fortes chances d’aboutir. Il poursuit son analyse par des dangers peut-être plus hypothétiques mais très fortement destructeurs s’ils adviennent, pas seulement pour l’homme mais aussi pour la planète, voire le système solaire et l’univers : réchauffement climatique bien sûr, mais aussi expériences dangereuses (formation d’un trou noir, d’un strangelet ou d’une bulle de vide).

Martin Rees s’interroge enfin sur le sens de l’existence de l’humanité et de la vie terrestre dans l’univers. Si la Terre est le seul «oasis de vie» dans un cosmos qui ne la connaît pas, la responsabilité de l’Homme devient immense. Par ailleurs, l’espace peut représenter une bouée de secours pour la vie terrestre en cas de destruction de la Terre. Martin Rees nous livre un essai prospectif très complet sur les risques qui pèsent sur l’humanité. Espérons qu’en 2100, les Hommes riront de ce livre comme nous avons pu rire en 2000 des gravures réalisées en 1900 !...


Rémi Luglia
( Mis en ligne le 28/04/2004 )
Imprimer

A lire également sur parutions.com:
  • La Société du risque
       de Ulrich Beck
  • La Fin du risque zéro
       de Xavier Guilhou et Patrick Lagadec
  •  
     
    SOMMAIRE  /   ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  /  
     
      Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2004  
    rencontre coquinesvpmonsite.com rencontre femme chat rencontre rencontre homme