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L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
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Lady Oscar, l'intégrale

IDP Video 2003 /  64.34 ffr.- 9.82 €
Durée DVD 16 mn.
Classification : Tous publics

2 coffrets de 4 DVD
2h10 environ par DVD
20 épisodes - 8h par coffret
32,17 euros par DVD
Zone 2
Format image 1.33 (4/3)
Dolby digital

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Lorsque naît en 1755 la sixième fille du général de Jarjayes, ce dernier, désespéré de ne toujours pas avoir d’héritier mâle pour perpétuer son nom, décide de lancer un défi à la nature en baptisant son enfant Oscar-François et en l’élevant comme un garçon.

Après une enfance difficile et sans amour aux côtés de son seul ami André, une éducation spartiate où Oscar apprend à manier les armes, à chevaucher des heures et surtout à étouffer toute forme de sentiment, la jeune femme se trouve promue au service de Louis XVI comme Capitaine de la Garde Royale, afin d’assurer la protection du jeune roi ainsi que celle de la famille souveraine. Oscar devient alors le confident de la reine Marie-Antoinette et se voit proposer, après de multiples aventures, le grade de Colonel. Mais après des années d’abnégation et de rigueur, le bel officier s’énamoure du comte Axel de Fersen, un séduisant gentilhomme. Hélas, ce dernier n’a d’yeux que pour la Reine, et Oscar se voit reléguée au triste rôle de meilleur ami et, pire, de confesseur auprès du jeune comte suédois.

Mais le destin de la Belle se joue ailleurs : plongée au cœur de ces temps agités où l’Histoire s’écrit au jour le jour, le Colonel de Jarjayes se heurte à un épineux cas de conscience. Alors que la Révolution gronde, Oscar est effectivement acculée à choisir son camp : celui des dominants en se rangeant aux côtés de la noblesse et du clergé, comme le voudrait sa naissance, ou celui des opprimés et des désenchantés en se ralliant au tiers-état. C’est ainsi qu’elle finira par se libérer de tous les jougs qui l’entravaient, brisant les lourdes chaînes de l’autorité royale et patriarcale, pour vivre pleinement son existence de femme libre, au péril de sa vie. Étrange destinée, où l’amour, la violence et la mort l’attendent au détour du chemin.

Ce dessin-animé de 1979, librement inspiré du manga de 1972, La
Rose de Versailles
de Riyoko Ikeda (sorti en deux tomes aux éditions Kana), est désormais culte. Admirablement fidèle à l’histoire de France et à ses méandres, cette série retrace avec panache et réalisme la période troublée des années pré-révolutionnaires, jusqu’à la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789. On y retrouve, dans un jeu habile entre fiction et réalité, des épisodes aussi marquants que l’affaire du Collier (sans doute une des escroqueries les plus célèbres de l’histoire de France, orchestrée par la machiavélique Jeanne de la Motte, et qui accéléra la perte de Marie-Antoinette), la convocation des États généraux, ou encore le célèbre Serment du Jeu de Paume.

Mais au-delà de la richesse et de l’intérêt historique du manga, soulignons aussi l’extraordinaire profondeur psychologique des protagonistes, suffisamment rarissime dans ce genre d’animations pour être relevée. D’une part, l’étrange relation amour-haine qui lie Oscar à son tyrannique père, leur absence totale de dialogue et leur permanent rapport de force contribuent largement à l’intensité dramatique de certains épisodes. D’autre part, la question de l’identité sexuelle à laquelle se heurte Oscar – ni tout à fait homme, ni tout à fait femme – s’inscrit en véritable obstacle dans sa relation à autrui, et ne l’en rend que plus vulnérable et marginale. La part d’ombre de chacun des personnages est d’ailleurs constamment mise en exergue (ni jamais totalement bons, ni totalement mauvais), évitant ainsi l’écueil d’un certain manichéisme, souvent inhérent à ce genre, en brossant des portraits ambigus, où la complexité des personnages n’a d’égale que leur terrible humanité.

Enfin, le concept de libre arbitre qui sous-tend cette fresque romantique de manière quasi métaphorique nous renvoie à la lutte désespérée que mène le Colonel de Jarjayes contre le système tout entier : lutte contre l’autorité d’un père (paradoxalement) castrateur, lutte contre le carcan familial et la condition de femme, lutte contre le système hiérarchique de castes qui constitue à cette époque la société française, pour finir par un ultime combat contre l’absolutisme de droit divin. Même les « nipponneries » parsemées ici et là (couleurs du drapeau français parfois inversées, écriteaux en anglais ou encore dans une langue improbable) ne suffisent pas à rompre le charme.

Seul regret : le peu de soin apporté à la réalisation de ces deux coffrets. Les changements impromptus de doublage selon les épisodes – voire des passages entiers en version originale (on aurait aimé d’ailleurs la double proposition d’une version française et d’une version originale sous-titrée) –, l’absence de bonus, et surtout l’impardonnable éviction du générique français interprété par Marie Dauphin, traduisent une négligence et une certaine hâte de sortir le produit en DVD, à l’heure où le manga connaît un souffle extraordinaire en France. Bref, si vous ne devez voir qu’un manga dans votre vie, ruez-vous sur Lady Oscar, un chef-d’œuvre du genre.


Océane Brunet
( Mis en ligne le 04/08/2003 )



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