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L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
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Génération FLNC
de Samuel Lajus
Arte Vidéo 2004 /  26 ffr.- 3.97 €
Durée DVD 185 mn.
Durée film 155 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma : 2002, France
Titre original : Génération FLNC

Version : français
Format image : 4/3 (vidéo)
Format audio : Dolby digital stéréo
Sous-titres : non

Bonus :
30 minutes de séquences inédites
Un livret illustré de 32 pages avec notes sur la réalisation, fiches biographiques, chronologie et bibliographie
Un diaporama d’affiches du mouvement nationaliste corse

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Mêlant images d’archives et témoignages, ce long documentaire retrace l’histoire du Front de libération nationale de la Corse, connu pour son sigle FLNC et ses attentats. Depuis le début de la revendication du « peuple corse » sur fond de bataille écologique, précédant la fondation du FLNC en 1976 marquée par les premières actions violentes, en passant par les dérives mafieuses et les négociations secrètes avec l’Etat, jusqu’à la scission et les règlements de compte des années 1990, l’histoire du mouvement est racontée par ceux-là même qui l’ont écrite. Les acteurs de la Génération FLNC ont accepté de lever le voile sur leurs activités clandestines, devant la caméra de Gilles Perez et de Samuel Lajus. Sans parti pris, les deux auteurs ont mené une enquête approfondie de près de deux ans, convainquant une trentaine d’hommes et quelques femmes de décrire leur engagement, revivre leurs émotions et relire les faits avec le recul.

Passionnants et intimes, ces confidences sont filmées en gros plan, dans un clair-obscur parfois déroutant. Le filme respecte un ordre chronologique : les « années romantiques » de 1976 à 1983 sont suivies des « années de plomb » de 1984 à 1999. Il est daté 2002, mais l’indispensable livret fourni avec le DVD complète la chronologie jusqu’à l’arrestation d’Yvan Colonna en juillet 2003, auteur présumé du meurtre du préfet Erignac (1998). Le fascicule propose également une bibliographie et des fiches biographiques sur les personnalités filmées – bien utile pour s’y retrouver dans les différents parcours des nationalistes, notamment dans la deuxième partie avec les ruptures et la multiplication de courants.

Des archives illustrent les évènements et un commentaire complète sobrement les confidences des anciens cadres et militants de « l’organisation politico-militaire » FLNC. D’action commando en « nuit bleue », d’arrestation en rencontre secrète et d’assassinat en projet politique, les deux heures trente du film montrent une histoire de la Corse secrète ou au grand jour. La parole est également donnée aux représentants de l’Etat, de la police ou de la Justice. On voit ainsi se succéder les ministres de l’Intérieur confrontés au « dossier corse », de Poniatowski en 1975 à Jean-Louis Debré en 1997, en passant par Pasqua (1986-88 puis 1993-95), « le type le plus négatif que la Corse ait jamais connu », selon un militant nationaliste…

Le réalisateur Samuel Lajus a choisi d’insérer peu de musique pour agrémenter les propos du film, hormis les incontournables polyphonies – parties prenantes de la lutte de « libération nationale corse » – ou bien des ambiances angoissantes pour évoquer les sinistres conférences de presse clandestines et armées. Le DVD propose cinq séquences complémentaires revenant sur des événements en marge du récit, un diaporama des affiches du mouvement nationaliste ainsi qu’un chapitrage détaillé afin de piocher dans la chronologie.

Pour la plupart retirés de l’action politique après s’être engagés dès l’université, les intervenants de Génération FLNC décrivent sans langue de bois leur engagement parfois violent, qui en a conduit plus d’un derrière les barreaux. On peut tantôt admirer leur conviction sur la justesse du combat et leur courage, tantôt être mal à l’aise quand ils revendiquent les meurtres ou les slogans hostiles tel « I Francesi Fora » – « les Français dehors ». Ils tirent le bilan de ces décennies de lutte, avec lucidité et aigreur : « on ne fonde rien sur la mort d’un homme, fût-il représentant de l’Etat », ou encore « Que répondre à un enfant qui pose la question : pourquoi papa est mort ? Pour rien. » Mais « malgré l’amertume et la déception, il y aura un renouveau du peuple corse », annonce un ancien militant resté optimiste…


Clément Deshayes
( Mis en ligne le 22/06/2004 )



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