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L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
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Deux sœurs vivaient en paix
de Irving Reis
avec Cary Grant, Myrna Loy, Shirley Temple
Montparnasse - RKO 2004 /  15 ffr.- 2.29 €
Durée film 95 mn.

Scénario : Sidney Sheldon : Oscar du meilleur scénario, 1947

Titre Original : The Bachelor and the Bobby-Soxer
Version : DVD 5 Zone 2/PAL
Format vidéo : 1.33 compatible 4/3
Format image : Noir et blanc
Format audio : anglais ; français (son Mono Dolby Digital)
Sous-titres : français

Bonus :
Présentation de Serge Bromberg

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Une bouffée d’oxygène dans un Hollywood asphyxié par les miasmes du maccarthysme, tel fut l’hilarant Deux sœurs vivaient en paix. Rien d’étonnant à ce que cette comédie réalisée par Irving Reis rencontrât un gros succès au box office de 1947 !

Construite sur un trio aujourd’hui mythique – Cary Grant, Shirley Temple, Myrna Loy -, l’intrigue, simple et percutante, repose sur un triangle amoureux : la jeune Susan (S. Temple) tombe en extase devant Dick Nugent (C. Grant) lors d’une conférence donnée par le peintre à l’université. Le problème est que le malheureux vieux garçon sort d’une audience devant le juge Turner… Margaret Turner (M. Loy), sœur aînée de Susan ! Il a en effet l’art de se retrouver au centre des intrigues les plus saugrenues, sans faute aucune de sa part ! Dépassé par les événements, chaperon de la jeune midinette sur ordre du juge, il finit par s’attirer les faveurs de cette dernière, elle-même vieille fille…

Sur une musique enjouée et des jeux d’acteurs désopilants, nous passons une heure trente de grand bonheur. Cary Grant joue la comédie à la perfection : les rôles graves lui vont certainement sur mesure. Merci monsieur Hitchcock… Mais on peut aussi le préférer dans des compositions plus dégingandées ; il s’y amuse et la joie en est communicative. Les mimiques, les pas chassés et les galipettes de ce vieux garçonnet fondent une chorégraphie qu’on prend plaisir à retrouver ou à découvrir. Shirley Temple joue à merveille une adolescente qui prend la vie avec un sérieux tout juvénile. Lolita amoureuse d’un homme qui pourrait être son père, elle rappelle encore la fillette de Heidi, La Petite princesse ou Boucle d’or. Deux ans après cette comédie, elle tirera sa révérence et s’engagera politiquement dans les rangs républicains. Grand écart périlleux… Enfin, Mirna Loy, aujourd’hui moins connue, incarne cette beauté hollywoodienne des années quarante : la classe, sourcils impeccablement dessinés, taille de guêpe, bouche dessinée au carmin…

La réussite du film repose aussi sur une galerie de seconds rôles travaillés et essentiels à l’intrigue. Rudy Vallee joue Tommy, collègue de Margaret et concurrent potentiel de Dick. L’oncle Matt (Ray Collins) est le puppet-master, chef d’orchestre, psychologue au demeurant, donnant un coup de pouce au destin, histoire de remettre les choses dans l’ordre. L’oncle Thaddeus, campé par Harry Davenport, incarne une génération autoritaire et vieillie : impossible de jouer aux échecs quand les portes claquent si fort !

Tous ces personnages se croisent et virevoltent dans des scènes forçant le fou rire. Celle d’une réunion au sommet dans un restaurant où Dick et Margaret se croyaient en rendez-vous romantique est sans doute la plus mémorable. Quant aux courses au sac, à trois jambes où une pomme de terre maintenue au bout d’une cuillère, elles valent aussi le détour !


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 02/03/2004 )



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