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NON ou la vaine gloire de commander
de Manoel de Oliveira
avec Luis Miguel Cintra, Diogo Doria
Arte Vidéo 2002 /  25 ffr.- 3.82 €

Sortie Cinéma : 1990
Version : 2 DVD Zone 2/PAL
Format vidéo : 1:66
Format image : 16/9 compatible 4/3
Format audio : Portugais Dolby digital
Sous-titre : français

Bonus :
Film chapitré
Entretien avec Manoel de Oliveira
Bandes-annonces des films de Manoel de Oliveira.

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Angola 1974. Une patrouille isolée de soldats portugais rejoint un campement au cœur de cette colonie d’Afrique de l’ouest. Les soldats s’interrogent sur le sens de leurs actes, sur la guerre, sur la défense d’un territoire qui n’est pas leur patrie, sur la colonisation. Dans la lente mélancolie de l’inaction, revenant sur la fondation d’une nation, le lieutenant Cabrita retrace quelques instants de l’histoire du Portugal : la défaite de Viriathe le Lusitanien face aux Romains, trahi par les siens ; le rêve avorté d’unification de la péninsule ibérique au XVème siècle par le roi Jean II ; le voyage de Vasco de Gama ; la défaite de Alcacer - Quivir à cause de la folie religieuse du jeune roi Sébastien le Désiré.

Il faudra aussi à ses hommes partir en reconnaissance. Pour trouver enfin l’ennemi et vérifier leur statut d’hommes de guerre. Le lieutenant Cabrita est blessé. Il meurt le 25 avril 1974, jour de la révolution des Œillets, secoué par une dernière vision mortifère de l’histoire portugaise.

Par la longue conversation de ces soldats portugais, perdus au milieu de leur colonie africaine, Manoel de Oliveira traverse les défaites qui ont fondé l’identité portugaise. Film de guerre empli de force et de retenue, NON ou la vaine gloire de commander donne à voir la vanité de l’acte guerrier. A travers un verbe mélancolique, de Oliveira montre aussi la blessure d’une humanité se construisant sans cesse sur des ruines. Il faut alors penser à la fin tragique du dernier film du réalisateur portugais, Un film parlé - voyage initiatique à travers la civilisation européenne -, pour retrouver l’interrogation sur ces civilisations toutes amenées à disparaître un jour, interrogation qui porte sur le sens même de l’Histoire.

Comme toujours chez de Oliveira, la parole est distance subtile, inscrivant dans l’œuvre une vision forte. La mise en scène trace un itinéraire entre la conversation des soldats et les tableaux historiques (sobriété et beauté des découpages), entre précision documentaire et vision poétique (une scène sublime illustre un poème de Camoes : dans l’île des amours les marins sont accueillis avec volupté par de gracieuses créatures…).

En complément du DVD, de Oliveira explique son choix de ne montrer que des épisodes de défaites, évoque son travail documentaire préparatoire et raconte quelques anecdotes du tournage.


Benoît Pupier
( Mis en ligne le 15/03/2004 )



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