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L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
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Z. O. O.
de Peter Greenaway
avec Andréa Ferréol, Brian Deacon, Eric Deacon, Frances Barber, Joss Ackland
MK2 2004 /  26.33 ffr.- 4.02 €
Durée film 112 mn.
Classification : Tous publics

Version : DVD Zone 2/PAL
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.66
Format audio : anglais ; Dolby Digital 2.0 Mono
Sous-Titres : : français

Bonus :
Préface de Peter Greenaway
Film commenté par Peter Greenaway
Les coulisses du tournage
Galerie photos
Bandes-annonces de Meurtre dans un jardin anglais et Z.O.O
Bonus cachés

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Un Z et deux zéros, ou deux O, au choix : face à la perte de leurs femmes lors d’un accident de voiture, deux frères, Oswald et Oliver, veulent comprendre. Ils sont zoologistes : il n’y a pas meilleure place pour connaître le vivant, mais pour percer le plus grand mystère de la vie, ça n’aide pas particulièrement. S’affrontent alors deux idéologies autour de l’origine de la vie : Dieu, la genèse, Adam et Eve contre Darwin, sa théorie de l’évolution des espèces et la contingence. Cet étrange accident qui empêche nos deux O de fermer l’œil est-il la conséquence d’une suite de hasards, est-il vraiment vide de sens ? Ou faut-il y voir un signe sacré, l’expression d’une volonté supérieure ? Pour répondre à ces questions, ils mènent des expériences pour capter la mort au travail, comprendre comment le corps animal disparaît, se vide de la vie ; ils visionnent l’histoire naturelle sur grand écran, se lient avec une mystérieuse unijambiste ou encore entreprennent la libération des animaux du zoo…

Après son premier long-métrage, Meurtre dans un jardin anglais, et le succès qu’il connut, Greenaway savait que le public l’attendrait au tournant pour son deuxième film. Ses idées sont depuis longtemps différentes, et ce film est né de leur foisonnement audacieux, où les yeux du réalisateur se révèlent parfois plus grands que le ventre du spectateur. Spectateur qui peut se perdre dans les divers discours du cinéaste, nourris par de multiples références, symboles et métaphores émergeant au fil du film. Ainsi, Z.O.O organise-t-il une rencontre incertaine entre plusieurs thèmes entrecroisés, faisant surgir de nombreuses interrogations…

Il nous livre en premier lieu une réflexion sur la relation entre l’homme, les animaux et la nature, dans un monde envisagé comme un zoo, une arche, où l’être humain est enfermé de la même manière et au même rang que les autres espèces. À cette vision où pointe un certain sarcasme quant à l’état du monde moderne, s’ajoute la thématique de la gémellité et l’étude de la relation de l’homme à lui-même, comme le suggère la figure des deux frères. Les compléments inclus dans le DVD, la préface et le film commenté en voix off par Greenaway viennent nous éclairer sans pour autant nous livrer, sur un plateau, tous les fils enfin démêlés !

Ainsi, on devine une grande richesse conceptuelle sans jamais parvenir à s’en saisir véritablement. C’est une vision d’un monde multiforme, qui n’affirme rien mais préfère interroger, et nous échapper sans cesse. À l’ironie pessimiste, avec laquelle Greenaway peint l’homme et sa folie, se dessinent une sorte de bienveillance pour ses petits personnages endeuillés et un optimisme amoureux de la vie et de l’art. Le charme de Z.O.O réside en partie dans cette opacité qui semble receler un précieux secret…

Car cette ambition et cette démesure, qui nous dépassent parfois, sont aussi ce qui nous séduit, dès les premières images. Ce qui nous guide, ce qui capte notre attention, ce sont véritablement la force des images en elles-mêmes qui nous entraînent dans le film au rythme des saccades d’une musique omniprésente signée Michael Nyman, auteur de la bande originale des premiers films de l’auteur anglais. Si le film porte une évidente dimension spirituelle et réflexive, on y accède avant tout par la beauté fascinante de la lumière et le travail expérimental du directeur de la photographie d’Alain Resnais et de Raul Ruiz, Sacha Vierny.

Greenaway poursuit les recherches formelles initiées dans ses premiers films, revendiquant là une image signifiante dans les moindres détails de son cadre, de sa composition, de sa lumière, à la manière d’un tableau à propos duquel il doit être impossible d’opérer une distinction entre la forme et le contenu. Il nous présente son guide en la matière, Vermeer, en citant Godard qui parle de lui comme le premier chef opérateur. Z.O.O est aussi le support d’une réflexion théorique sur le pouvoir de la lumière et le rôle de la peinture dans l’histoire du cinéma, et dans nos vies en général.

Ce DVD nous fait découvrir un étrange univers, celui d’un réalisateur exigeant sachant montrer la beauté mystérieuse et absurde de la vie jusque dans ses aspects les plus effrayants.


Florence Keller
( Mis en ligne le 25/02/2004 )



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