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L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
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Soy Cuba
de Mikhaïl Kalatozov
avec Luz Maria Collazo, José Gallardo, Raul Garcia, Sergio Corrieri
MK2 2004 /  25 ffr.- 3.82 €
Durée DVD 183 mn.
Durée film 140 mn.
Classification : Tous publics

Edition Double DVD

Sortie Cinéma : 1964

Version : Zone 2/PAL
Format vidéo : 4/3
Format image : 1 :33
Format audio : Espagnol (Mono)
Sous-titre : Français

DVD 1
Préface de Samuel Blumenfeld (VF, 5’)
Le film – image entièrement restaurée

DVD 2
Interview exclusive de Martin Scorsese (VOST, 26’)
Quand l’esthétique prend le pas sur la politique (VF, 12’)
Le poème
Bande-annonce

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Psalmodiés par une voix off, celle de la terre cubaine, les vers du poème Soy Cuba (" Je suis Cuba ") ponctuent le film en quatre tableaux épiques peignant l’histoire de la révolution castriste tout en exaltant l’idéal révolutionnaire.

A la demande des autorités soviétiques, et sous l’aval du régime castriste, le cinéaste russe Mikhaïl Kalatozov réalisa, en 1964, cette fiction pour retracer le cheminement de la prise de conscience du peuple cubain qui se rebella contre la dictature de Batista. L’action débute en 1956 et de nombreux indices étayent en permanence la progression de la révolution soit par des images d’archives, diffusées lors d’une séance de cinéma, soit par des scènes se déroulant dans le maquis, lieu de repli des guérilleros. Cependant, comme il l’avait fait auparavant dans son film le plus célèbre Quand passent les cigognes, palme d’or à Cannes en 1958, Mikhaïl Kalatozov s’intéresse à des destins individuels pour approcher les grands événements historiques. Dans les tranches de vie de quatre cubains, plus figures de rhétorique que véritables personnages de fiction, l’oppression est personnifiée par Maria, contrainte pour survivre, de se prostituer avec un client, interprété par l’acteur français Jean Bouise. Le désespoir, quant à lui, s’incarne dans le personnage du paysan Pedro dont la récolte et la maison ont été vendues par le propriétaire terrien à une holding américaine. La révolte s’immisce enfin, et se concrétise, dans les deux dernières parties du film avec le martyre de l’étudiant Enrique et la décision de prendre les armes du paysan non-violent, Mario.

Dans ce film de commande, et avec un parti pris manichéen, le réalisateur oppose la décadence de la société capitaliste occidentale qui gangrène l’île, symbolisée de façon caricaturale par la présence d’américains hédonistes, à la pureté du peuple cubain travailleur et vertueux. Le tournage eu lieu cinq ans après le renversement de Batista et la caméra passe d’une scène à l’autre agissant comme le témoin de faits passés en précédant d’avantage les personnages qu’elle ne les suit. Bien que la volonté d’exposer les seuls faits soit bien évidemment contrebalancée par un objectif ouvertement propagandiste, la bonne surprise de ce film est qu’il ne s’agit pas d’une œuvre de propagande au sens classique du terme mais d’une ode lyrique à la capacité de résistance de l’être humain, évitant de surcroît tous les écueils folkloriques de l’île grâce, entre autres, à la musique composite de Carlos Fariñas.

De nombreux éléments sont empruntés au vocabulaire cinématographique russe pour valoriser les images des combattants ou celles des mouvements de foule. Cependant Mikhail Kalatozov, assisté de son chef opérateur attitré, Sergeï Iourouzevski, signe une oeuvre éminemment personnelle en réalisant notamment des plans surprenants avec des travellings latéraux et en laissant littéralement la caméra flotter dans les airs. La stylisation réside également dans la virtuosité technique des mouvements de caméra qui tourbillonne autour des personnages pour traduire leurs états psychologiques, ainsi que par le soin apporté à la lumière dont les contrastes extrêmes entre le noir et blanc sont obtenus à l’aide d’un filtre. Ce déploiement de recherches formelles renforce un sentiment de retour au sacré, comme le faisait à la même époque Andreï Tarkovski, notamment dans les cadrages qui tutoient en permanence le ciel et dans la présence de symboles religieux, tels que les croix et l’iconographie christique des martyrs.

Cette porosité constatée entre didactisme et onirisme, entre propagande et mysticisme, qui constitue le grand intérêt de ce film, a, au final, déplu aux autorités soviétiques ainsi qu’à Fidel Castro. C’est grâce aux réalisateurs Francis Ford Coppola et Martin Scorsese que cette œuvre fût distribuée aux Etats-Unis en 1995. La sortie du DVD de ce film, figurant dans la sélection officielle du dernier festival de Cannes, est donc l’occasion de le découvrir d’autant qu’il peut inviter le spectateur à réfléchir sur les espoirs déçus de cette révolution et sur l’actualité brûlante de Cuba où de nombreux dissidents croupissent en prison.

Le bonus, outre la bande annonce du film et le poème intégral Soy Cuba, offre des analyses et des commentaires, du critique de cinéma Samuel Blumenfeld et du cinéaste Martin Scorsese, livrant des éclairages intéressants sur quelques scènes clés.


Corinne Garnier
( Mis en ligne le 29/03/2004 )



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