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L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
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Suzhou River
de Lou Ye
avec Xun Zhou, Jia Hongshen
One plus One 2001 /  30 ffr.- 4.58 €
Durée film 83 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma : 2000, Chine
Titre original : Suzhou He

Version : DVD 9 / zone 2
Format image : 16/9 compatible 4/3 format respecté 1.66
Format audio : Chinois, Français
Sous-titres : Français

Bonus :
Les bandes-annonces de la Collection Ciné Talents
Les filmographies
Le court-métrage de Joseph Kumbela : " L'étranger venu d'Afrique "
Le mini-documentaire : La rivière Suzhou
Le documentaire par Nicolas Schmerkin : " Comprendre le film "

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La rivière coule au milieu et pourtant nous sommes loin des verts pâturages du Montana. Bienvenue à Shanghai. Ici, tout est noir, sombre, sale, en déconstruction.

Suzhou river est le deuxième film du réalisateur Lou Ye après Weekend Lover inédit en France. Premier film illégal au financement étranger, il marque une rupture dans le cinéma chinois. Rupture au plan esthétique puisque la solution de la caméra subjective adoptée par Lou Ye à mi-chemin entre le documentaire et la fiction et l'univers urbain sont très éloignés du classicisme formel et des films en costumes auxquels les réalisateurs chinois nous ont habitués mais aussi rupture scénaristique.
Le point de vue subjectif est une double trouvaille : procédé pratique pour tourner caméra à l'épaule lorsque l'on n'a pas reçu les autorisations nécessaires, elle s'adapte parfaitement à l'histoire racontée.

Le narrateur est vidéaste. Il filme mariages, fêtes, publicités et surtout sa ville : "Souvent je vais filmer seul la rivière Suzhou. Je la descends d'ouest en est. Je traverse Shanghai. Depuis un siècle, légendes, histoires, mémoires et ordures s'y accumulent faisant d'elle la rivière la plus sale."
De ce point de vue aquatique dont la Suzhou River est le personnage central, Shanghai ressemble plus à une ville soviétique à l'activité finissante qu'à une ville à l' expansionnisme galopant et au dynamisme économique implacable. Même si, au loin, de manière quasi subliminale, dans un deuxième plan brumeux apparaissent les constructions ultramodernes.

Au cours d'un tournage le narrateur rencontre Meïmeï, charmante sirène en aquarium dans une boîte de strip-tease. On retrouve avec grand plaisir la magnifique Zhou Xhun déjà rencontrée dans Beijing Bicycle et dans Balzac et la petite tailleuse chinoise. Leur histoire d'amour est distendue : elle disparaît parfois plusieurs jours avant de réapparaître comme si de rien n'était. Il aime filmer ses départs, ses retours depuis sa fenêtre. Il filme le monde depuis sa fenêtre.

Meimei lui raconte la légende de Mardar, qui la fascine. Coursier à moto dans les rues de Shanghai, Mardar recherche inlassablement Moudan qui, pour lui échapper, s'est jetée dans la rivière Suzhou. Traque solitaire dans l'immensité de la ville. Histoire de fidélité et de romantisme absolus.

L’alternance des points de vue est marquée par le passage d’une vision subjective quasi documentaire qui est celle du narrateur à une vision plus classique lorsque l’on s’attache à Mardar. On est troublé par cette mise en scène lorsque la réalité et la légende se croisent et s’entrecroisent au point de se confondre. Mais étaient-elles si éloignées ? L’irruption de Mardar dans la réalité du narrateur (pourrait-il y avoir plusieurs réalités ? !) est centrée sur Meimei en qui Mardar croit retrouver Moudan. Ambiguïté : où est la vérité, où est légende?
Il raconte son histoire au vidéaste qui ne le croit pas. Cela ne fait qu’aiguiser sa jalousie. Meimei a une attitude plus équivoque face à Mardar et ne cherche pas franchement à le détromper. Et nous non plus d’ailleurs. On ne sait s'il s’agit d’attirance pour une histoire d’amour proche du mythe ou si, plus simplement, Meimei est Moudan. On peut le croire.

La référence hitchcockienne est marquée. Mardar est-il victime de la même fascination que James Stewart pour Kim Nowak dont il n'a pu éviter la mort dans Vertigo et qui la cherche sans relâche au point de vouloir la faire revivre au travers d’une autre femme croisée au hasard des rues de San Francisco.

Le romantisme sombre de Lou Ye est souligné par l’apparition fréquente d’ampoules nues dans le champ de la caméra. Les filaments sont incandescents et pourtant la lumière est faible. Ce fil rouge, traduction contemporaine des lanternes chinoises traditionnelles, est accentué par les néons de la boîte de strip-tease qui finiront par disparaître.

Lou Ye a écrit, réalisé et co-produit ce film qui a obtenu le grand prix et le prix d'interprétation féminine au Festival de Paris ainsi que le grand prix du Festival de Rotterdam en 2000. Berlin, Venise ou Cannes n'auraient absolument pas été inadaptés à la consécration de ce réalisateur et de ce film exceptionnel. Attention, chef-d'œuvre.

Un bonheur n'arrivant jamais seul, les éditions One Plus One gâtent les dvd-philes en accompagnant le film de précisions concernant la rivière Suzhou, d'une explication de texte "Comprendre le film" plutôt réussie par Nicolas Schmerkin, de quelques bandes-annonces et enfin d'un court-métrage de Joseph Kumbela : L'étranger venu d'Afrique.



Judicaël Tracoulat
( Mis en ligne le 04/10/2004 )



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