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L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
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Voyage au pays de la peur
de Norman Foster
avec Joseph Cotten, Dolores Del, Ruth Warrick, Orson Welles
Editions Montparnasse - RKO 2004 /  15 ffr.- 2.29 €
Durée film 71 mn.

Sortie Cinéma : 1942
Titre original : Journey into fear

Version : Zone 2/PAL
Format vidéo : 1.33
Format image : 4/3, Noir & Blanc
Format audio : Anglais (mono Dolby Digital)
Sous-titre : Français

Bonus :
Présentation de Serge Bromberg

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Contrairement à ce que l’on croit, ce n’est pas Orson Welles qui a réalisé Voyage au pays de la peur. S’il en a supervisé les premiers temps du tournage et co-écrit le scénario, s’il apparaît de même à l’écran, c’est Norman Foster qui réalisa cette journée dans la peur (Journey into fear) en 1942. Cela n’enlève rien à la beauté de l’œuvre, un film noir comme on n’en voit guère. D’un noir glauque et envahissant.

Graham (sublime Joseph Cotten, également co-auteur du scénario) est un jeune américain, expert en balistique, qui, lors d’un séjour à Istanbul, échappe à un attentat, manifestement contre sa personne. Dans ce bar pour touristes où trépasse un magicien moins chanceux, le terrible Banat, agent nazi au costume taillé sur mesure (gros et gras, lunette ronde, imperméable), ne lâche pas prise. Il suit le jeune ingénieur en fuite sur un cargo, le «Talisia», direction Batoum. C’est dans les couloirs sombres du navire, où la lumière perce faiblement à travers les persiennes des cabines (les effets sur les ombres et les lumières sont superbes !), que le suspense monte, l’agent américain et le tueur hitlérien jouant au chat et à la souris…

Ce court film (1h08) mérite une attention particulière par l’ambiance pesante qui s’y distille et les jeux d’acteurs légendaires : Cotten, figure hitchcockienne, dont la bougne rappellerait aujourd’hui celle d’un Tim Robbins, une sorte de classe naturelle et juvénile, joue parfaitement le rôle de ce yankee pris dans la tempête de l’histoire. Orson Welles, en colonel Haki, chef de la police secrète turque, est époustouflant, comme toujours : cet alcoolique migraineux, s’essayant à un Français rocailleux pour draguer la danseuse de la boite, vêtu de pesantes fourrures, vaut le détour !
Cherchez la femme ? La danseuse justement, Josette (Dolores del Rio) femme fatale à l’accent français, accompagne Graham dans son périple sur mer tout en constituant une autre menace, celle d’un adultère contre l’épouse restée à bon port… Cotten, en voix off durant tout le film, lit la lettre qu’il a écrite à sa femme pour justifier compagnie aussi suspecte…

Remercions une fois de plus les éditions Montparnasse pour ce petit bijou de la mythique RKO. Ici encore, Serge Bromberg propose, en aparté, une rapide présentation du film. Amuse-bouche qui met en appétit. On voudrait plus de bonus !


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 22/03/2004 )



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