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Littératureet Romans & Nouvelles  

Un jardin de papier
de Thomas Wharton
Panama 2008 /  23 €- 150.65  ffr. / 369 pages
ISBN : 978-2-7557-0370-2
FORMAT : 15cm x 20cm

Date de parution : 18/09/2008.

Traduction de Sophie Voillot.


Livre sans fin

Canadien, Thomas Wharton (né en 1963) a été publié pour la première fois en France aux éditions Rivages (Champ de glace, 2000) ; les éditions Panama publient Jardin de papier, dont le titre canadien est Salamander, du nom de l’animal qu’un des héros du roman, l’imprimeur Flood, utilise pour marquer ses œuvres.

Un roman fantastique, qui se souvient de Borgès, d’Italo Calvino, d’Alberto Manguel et de tant d’autres, auteurs ayant rêvé à la fois sur les livres, les bibliothèques, les textes, l’infini qu’ils offrent aux lecteurs avides, les lectures toujours recommencées, horizons d’attente et de possibles… Un récit fait de dizaines d’histoires emboîtées à la façon des Mille et une nuits ou du Rêve dans le pavillon rouge, mais aussi de Dumas et des romans d’aventure. Un texte tout à la fois érudit et simple, qui se situe au XVIIIe siècle et commence dans un Canada en guerre, que se partagent anglais et français.

En 1759, dans une librairie de Québec, détruite par la guerre, une jeune femme raconte au colonel Bougainville une longue histoire, qui part d’Europe centrale, en 1717, sur les champs de bataille puis se poursuit dans le château fou d’un comte Ostrov qui ne l’est pas moins… Un monde d’automates, en mouvement perpétuel, où les personnages se retrouvent autour du comte : sa fille, la belle Iréna, le mystérieux abbé canadien Saint Foix, sujet à des crises d’apoplexie, l’enfant Djinn aux douze doigts, l’imprimeur anglais Flood, appelé par le comte pour composer un livre prodige. Oeuvre d’une vie, de plusieurs vies, qui mènera les personnages à travers le vaste monde, de Venise en Chine, de Londres à Québec en passant par Alexandrie et les mers du sud ; un casting qui se fait et se défait au rythme des aventures, des personnages neufs qui entrent sur scène telle Amphitrite Snow, noire comme l’ébène, pirate poursuivie par le navire Achéron, le marin Turini, son épouse sourde muette et leurs deux jumeaux, le métallurgiste Kirshner, l’anonyme passeur de gué chinois…

Dans une ronde incessante, des personnages secondaires innombrables apparaissent autour de Flood, de Djinn, son aide typographe, de l’automate Ludwig, de l’abbé saint Foix. Un texte foisonnant qui entraîne le lecteur ravi, et prêt à se laisser prendre aux apparences, au plaisir pur du récit, à se perdre dans cette bibliothèque de Babel, à rêver du livre unique qui contiendrait tous les autres, des bibliothèques perdues, enfouies, brûlées, jamais tout à fait oubliées, prêtes à ressurgir de leurs cendres…

Un vrai roman dédié à tous les amateurs de livres, aux fous de lectures. En épigraphe : «Je ramène la vie depuis la mort. Devise des premiers imprimeurs».

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 07/11/2008 )
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