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Littératureet Romans & Nouvelles  

Les Yeux au ciel
de Karine Reysset
Seuil - Points 2012 /  6.30 €- 41.27  ffr. / 188 pages
ISBN : 978-2-7578-2791-8
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication en mars 2011 (L'Olivier)

Léna, Achille, Merlin, Scarlett et les autres…

Un court roman, qui n’est pas dénué de charme : d’un jeudi au mardi suivant, les membres d’une famille se retrouvent, à la fois à contre-cœur, et en même temps plein d’espoirs de renouvellement, le temps de fêter à Saint-Lunaire l’anniversaire du patriarche Noé, praticien hospitalier à la retraite.

La «fête» est organisée par sa seconde épouse, Marianne, artiste, hyper-organisée, qui entend tout contrôler. Y arrivent dans le désordre - dans tous les sens du terme -, le fils aîné d’un premier mariage, Achille, et ses triplés ; Merlin le second, père d’une Scarlett adolescente qu’il a confiée à ses parents bébé, et qui pense avoir suffisamment redressé sa vie pour désormais accueillir Scarlett chez lui ; Léna, la fille «sans histoires», qui n’en peut plus d’être l’aînée sur qui on peut compter, la mère attentive, l’épouse heureuse, etc. Et enfin Stella, la dernière, qui aime les femmes et vient avec sa compagne Charlotte, enceinte. Les prénoms renvoient le lecteur à des associations inévitables : Merlin l’enchanteur (qui en l’occurrence aurait pu s’appeler Peter comme Peter Pan…) ou Scarlett O’Hara, Noé en patriarche d’une arche qui prend malgré tout l’eau de toutes parts…

De la maison d’enfance vaste, et qu’on imagine joyeusement bordélique et un peu délabrée, Marianne a fait un lieu ''clean'', follement tendance, très chic, et plutôt froid, à son image. Chacun y cherche ses repères et la redécouverte de la maison redécorée s’accompagne de la remontée des souvenirs, des secrets enfouis, des tendances refoulées.

Un roman «familial», un de plus sans doute, qui, pour les plus âgés des lecteurs, pourrait évoquer l’atmosphère des films de Claude Sautet, ou encore des séries télévisées comme Une famille formidable. Mais on s’attache cependant au jour le jour (c’est le découpage choisi pour les parties qui se redécomposent ensuite en chapitres au nom des enfants), à chacun des personnages, à leur envie de vivre, en dépit des compromis - nécessaires ou non, imposés ou assumés. Des personnages légers, un peu inconsistants, un peu archétypaux. Le récit est assez bien conduit dans la convocation successive des souvenirs, des moments oubliés ou trop ressassés qui éclairent l’action et les réactions des uns et des autres. Le style est sommaire, phrases courtes, effets attendus.

Une lecture qui n’est pas inoubliable, un peu convenue, mais qui n’est pas non plus désagréable.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 26/04/2012 )
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